« Le Jour du Seigneur » :  une émission dominicale qui dérange certains. Et pourtant …

Publié le 29 Octobre 2018

La bienheureuse Soeur Anne-Marie Javouhey et dans la continuité Mgr Emmanuel Lafont, coup de projecteur sur un département français pas tout à fait comme les autres ...
La bienheureuse Soeur Anne-Marie Javouhey et dans la continuité Mgr Emmanuel Lafont, coup de projecteur sur un département français pas tout à fait comme les autres ...
La bienheureuse Soeur Anne-Marie Javouhey et dans la continuité Mgr Emmanuel Lafont, coup de projecteur sur un département français pas tout à fait comme les autres ...
La bienheureuse Soeur Anne-Marie Javouhey et dans la continuité Mgr Emmanuel Lafont, coup de projecteur sur un département français pas tout à fait comme les autres ...

La bienheureuse Soeur Anne-Marie Javouhey et dans la continuité Mgr Emmanuel Lafont, coup de projecteur sur un département français pas tout à fait comme les autres ...

 

N’en déplaise à Madame Marlène Schiappa – secrétaire d’Etat chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes – dans l’émission religieuse emblématique « Le Jour du Seigneur » (qu’elle souhaiterait, avec d’autres, voir supprimer), l’Eglise catholique n’est pas seule concernée par cette intéressante « incursion » cultuelle dominicale lancée en 1949 et qui existait bien avant que vous ne naissiez Madame le Ministre. En effet, les trois religions monothéistes, ainsi qu’une intéressante séquence Boudhiste, y sont également accueillies.   

Ainsi, une fois encore, ce dernier dimanche, à l’autre bout de la terre, en Guyane, cette vénérable institution télévisuelle nantie de ses quasi 70 années d’existence, a apporté la preuve de son exceptionnelle universalité.

Loin de cette « forme de laïcisme intégriste » affichée qui ne fait pas honneur à l’esprit de tolérance dont vous vous réclamez. Qu’importe au fond que Jean-Jaurès ait été, à bon escient, l’un des rédacteurs de cette loi de séparation des Eglises et de l’Etat, simplement, il serait opportun, par les temps qui courent, qu’elle soit appliquée à d’autres confessions. 

En tout cas et pour vous, une bien curieuse façon de servir Jean-Jaurès, ce maître à penser, qui, un peu comme Victor Hugo, mais de façon plus nuancée, était pour la religion contre les religions. Victor Hugo, l’un des écrivains religieux paradoxalement anticlérical considérant, pour sa part, que l’avenir n’est à personne mais à Dieu.

Les voies du Seigneur sont impénétrables !

 

OPPORTUNITE

En ce dernier dimanche comme les autres, c’est à Mana une cité située à l’embouchure du fleuve portant ce nom – à un peu plus de 200 km de Cayenne et un peu moins de Saint Laurent du Maroni – en l’église Saint Joseph qu’était retransmise la messe du Jour du Seigneur.

Le prétexte à un coup de projecteur sur ce morceau de France – 281.000 habitants environ – qui a souvent fait la « une » de l’actualité au travers de problèmes posés par un quotidien parfois compliqué qui affecte particulièrement la jeunesse de cette région.

Une jeunesse pourtant très attachée à son pays.

En témoigne cette jeune guyanaise d’origine Hmong, diplômée de Sciences Politiques-Paris, qui après sept années de prospections universitaires à travers le monde, a décidé de revenir au pays : 

« Car il y a beaucoup à faire ! » assure t-elle.

Tout comme ce jeune amérindien, élève doué, qui lui emboîte le pas en se réclamant d’une tradition tradition familiale forte, lui aussi convaincu que son avenir est ici en Guyane.  

 

INVINCIBLE

Une volonté relayée par Monseigneur Emmanuel Lafont – évêque du diocèse de Cayenne – qui a parcouru bien des continents avant de se découvrir, au travers du cheminement de la bienheureuse Anne-Marie Javouhey, fondatrice de la congrégation des Sœurs de Saint-Joseph de Cluny, une invincible et noble force missionnaire.

Sœur Anne-Marie Javouhey, arrivée en 1828 à Mana et qui y résidera quinze années durant lesquelles elle s’emploiera à mettre sur pied un établissement agricole qui lui a permis de dispenser une instruction générale et professionnelle aux esclaves de « l’Atelier des noirs ».

Dix ans plus tard, elle accompagnera l’émancipation de 185 d’entre eux alors que 85 familles recevront, en toute propriété et encore grâce à elle, un demi hectare de terre.

Pas mal, non ?

Refusant la fatalité, c’est dans la Bible, l’Evangile et la prière que tous puisent leur énergie. Eh, oui !

Et surtout cette volonté d’accorder la meilleure place aux jeunes en leur offrant, via la famille et l’éducation, l’unique avenir qui soit :

« Avec du vin nouveau, il faut des outres neuves. » affirme Mgr Emmanuel Lafont se référant avec amusement à la Parole.

 

TRADITION ET EDUCATION

Ainsi, votre gouvernement, Madame le Ministre, serait-il bien inspiré de s’inquiéter de ce qui se passe dans ce département français tristement célèbre – à l’époque certes – par son bagne et où la France a choisi d’y aménager une base aérospatiale ultra moderne et internationalement renommée.

Un chiffre devrait pourtant vous faire réagir, celui de chômage des jeunes : cinquante pour cent d’entre eux sont en souffrance d’emplois ! 

Néanmoins, ou selon, paradoxalement, c’est peut-être là que la spiritualité, portée par cette foi catholique qui semble vous gêner, trouve sa véritable place dans un contexte sociétal compliqué et en même temps riche d’un patchwork ethnique où se côtoient Amérindiens, Noirs Marrons et Hmongs, entre autres. Une terre française en Amérique du Sud, en Amazonie plus précisément, où la jeunesse est prête à relever tous les défis si tant est qu’on lui en donne les moyens.

La tradition et l’éducation y sont complémentaires, si ce n’était le poids insupportable d’une modernité qui, plus que jamais, privilégie le pouvoir et surtout l’argent souvent indument amassé par quelques avides individus chouchoutés par un système dévoyé.

Suivez mon regard.

 

La Guyane, dont le surnom d’enfer vert n’est au fond qu’un mythe révélateur de l’écrin naturel unique en son genre qui la caractérise, s’impose aussi comme une manière de rêve illuminé par légende de la cité d’or, ou Eldorado. En d’autres termes, le cacique de la mythologie au corps poudré d’or, personnage de légende générant un vent de mystère sur ce pays par ailleurs célébré par Jean-Jacques Rousseau refusant le mythe du bon sauvage et laissant à Voltaire le soin d’affirmer que ce monde est trop paradisiaque pour être vrai.

En somme et pour faire bonne mesure, une façon d’authentifier le merveilleux d’un lieu où la nature est exceptionnellement célébrée.       

 

Bernard VADON

 

 

 

 

 

Rédigé par Bernard Vadon

Publié dans #J - 2 - B ( Journal )

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