QUAND L’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE S’EN PREND AUX PRINCIPES DU CULTURELLEMENT CORRECT. GARE …  AUX ROBOTS !

Publié le 9 Juillet 2023

Un de mes bons amis avec lequel il m’arrive parfois d’échanger sur les bienfaits sinon les avantages d’une modernité bien tempérée à l’image de celle de J.S. Bach et de la pratique du clavecin également bien tempéré permettant musicalement le déploiement des vingt-quatre tonalités, en favorisant une certaine expressivité, un exercice que je mets au défi l’intelligence artificielle d’égaler, a cependant posé la question au système.

Ce même système qui a pourtant fait mordre la poussière aux plus talentueux joueurs d’échecs de Garry Kasparov à Ke Jie pour ce qui relève du jeu de Go.

Au-delà de ces coups de poker et d’échec et mat, la démarche de mon ami visait plutôt à m’apporter les preuves que l’intelligence artificielle porte en elle d’indéniables qualités sinon avantages.

Dont acte.

Le sentiment de la présidente du Centre international d’intelligence artificielle du Maroc, affilé à l’Université Mohammed VI Polytechnique, Amal El Fallah Seghrouchni va en ce sens dans un discours tout aussi laudateur ne mesurant pas ses mots pour brosser le tableau de lendemains « augurant de profonds bouleversements ».

De l’économie à la culture en passant par l’emploi et l’art, cette spécialiste n’hésite pas à parler « de lame de fond qui va impacter des pans entiers de l’humanité. »

Pas moins !

Des recherches engagées en 1942, avec les premiers réseaux de neurones et aujourd’hui les avancées en termes de calculs et surtout de nouveaux paradigmes nés de la physique quantique, ne parviennent que difficilement à couvrir les mises en garde de ceux qui pourtant ont accompagné cette révolution technologique.

Singulièrement, Elon Musk et ses comparses, notamment un certain Sam Altman, un des maîtres sinon le maître de l’intelligence artificielle qui divise aujourd’hui la Silicon Valley ; sans oublier Geoffrey Hinton, surnommé le « parrain de l’IA » par de nombreux médias, qui a évoqué, dans une interview publiée dans le New York Times, ses craintes vis-à-vis de l’intelligence artificielle, qu’il a pourtant contribué à développer en tant qu’employé de Google. Un comble.

Qui croire ?

En tout cas, une entrée en matière pour dévoiler le résultat de la question posée par mon ami à cet incollable ChatGPT et ses réponses recueillies ci-dessous :

Cela commence pourtant mal avec ce qualificatif – cher détracteur - sinon cette introduction au demeurant courante mais pas  très sympathique pour s’adresser à votre serviteur à priori quelque peu rébarbatif - c’est exact - quant aux lendemains d’une société qui serait ( ou sera) asservie aux volontés de l’intelligence artificielle dont on nous rebat les oreilles alors qu’elle officie depuis des décennies dans les laboratoires de recherches.

Mais cela est une autre affaire.
La réponse du détracteur :

Bref, plutôt que détracteur – qui selon le Littré serait plutôt une personne cherchant à rabaisser le mérite ou la valeur de quelqu’un, en l’occurrence une machine ou un système, ce qui n’est pas mon cas - je lui préfèrerais le terme d’analyste en sa signification littérale, à savoir le tenant d’une opération intellectuelle consistant à décomposer un tout en ses éléments constituants et d'en établir les relations. (sic).

Autrement intelligent et constructif. Non ?

La Réponse de Chatgpt :

« Je comprends que tu puisses avoir des réserves ou des inquiétudes concernant l'intelligence artificielle. Il est normal d'avoir des interrogations sur une technologie aussi complexe et évolutive. Cependant, permet-moi de te partager quelques points à considérer. »

Ma réponse :

Merci, cher ChatGPT, de me laisser le libre choix. Et surtout de me poser des questions en qualité de modeste mais sincère créateur.  Mais restons fair-play et place à la défense.

Alors, ChatGPT poursuit :

« Tout d'abord, il est important de noter que l'intelligence artificielle a le potentiel d'apporter de nombreux avantages dans de nombreux domaines. Elle peut nous aider à résoudre des problèmes complexes, à automatiser des tâches fastidieuses et à améliorer notre quotidien de multiples façons. » 

Certes …

« De plus, l'intelligence artificielle est en constante évolution et les chercheurs travaillent continuellement pour améliorer ses capacités et réduire les risques potentiels.

Des mesures sont prises pour garantir la sécurité et l'éthique dans l'utilisation de l'IA, afin de minimiser les effets négatifs potentiels ». 

Ma réponse :

Un point éminemment sensible du débat auquel je répondrai en qualité de simple humain doté d’une intelligence naturelle certes et humainement à géométrie variable, certes encore , mais qui a quand même un petit plus, celui de pouvoir user de l’effort pour pallier certaines carences, et que les promesses, sur fond de sécurité et d’éthique, n’engagent que ceux qui les écoutent. Surtout lorsqu’elles sont du ressort d’États souverains pour lesquels la notion d’honnêteté n’est souvent qu’une vue de l’esprit sinon un détestable mensonge. Alors, cher assistant, permettez-moi d’être un tantinet sceptique … Réserve didactique qui, peut-être, vous inspire la suite de votre propos.

Réponse de ChatGPT à cet autre argument  :

« Enfin, il est important de souligner que l'intelligence artificielle n'est pas destinée à remplacer les humains, mais plutôt à travailler en collaboration avec eux. Les machines peuvent effectuer certaines tâches de manière plus rapide et précise, mais elles ne peuvent pas remplacer les émotions, la créativité et le jugement humain. »

Voilà qui me rassure. Quoique. 

Car il y a parfois loin de la coupe aux lèvres et cette collaboration ne me dit rien qui vaille. Même si la réserve opportuniste de me laisser la priorité sur les émotions, la créativité et le jugement sont des points essentiels. Tout au moins pour ce qui touche à la création. 
Conclusion de ChatGPT :

« En tout cas, j'espère que ces points t'auront donné une perspective différente sur l'intelligence artificielle. Il est toujours bon de garder un esprit ouvert et de continuer à suivre les développements de cette technologie fascinante. 
Cordialement. »

Je reste sans voix face à cette façon finalement plus humaine de tempérance que l’on attend pas forcément d’une machine au demeurant sans âme.  

La mise en garde d’Armageddon sur la vie, Dieu et le temps dans une scène de l'Apocalypse fait référence au mont Megiddo, lieu de la dernière bataille entre le bien et le mal pendant le jugement dernier. Et Honoré de Balzac dans Études philosophiques et études analytiques, chapitre III : Séraphita-Séraphitus, s’est à ce propos posé la question :

« J'ai osé me demander pourquoi les gigantesques démons Enakim et Héphilim venaient toujours combattre les chérubins dans les champs apocalyptiques d’Armageddon. J'ignore comment les Satans peuvent encore discuter avec les Anges.

C’était sans compter avec Armageddon - notamment le film - une  bataille qui ne marque pas la fin du monde, mais plutôt l’entrée dans une nouvelle ère favorable aux adorateurs de Dieu  … ou présentement des agents conversationnels alias, notamment, ChatGPT  :

« Ce soir, ce n’est pas le Président des États-Unis qui vous parle. Ce n’est pas le chef de l’État. Mais le simple citoyen du monde. Nous sommes confrontés au plus terrible défi qui se puisse imaginer. La bible annonce ce jour sous le nom d’Armageddon, la fin de toute vie. Pourtant, pour la première fois dans l’histoire de notre planète une des espèces possède la technologie qui peut lui permettre d’éviter sa propre extinction. A vous tous qui priez avec nous, je veux dire que tout ce qui est humainement possible pour prévenir cette catastrophe est actuellement tenté. Notre soif de perfection et de connaissance.  Toutes les avancées dans le domaine scientifique, nos audacieuses incursions dans l’espace, les progrès de la technologie, au service de l’imagination et jusqu’aux conflits qui ont marqué notre histoire, nous ont armés pour livrer cette terrible bataille. Au long des siècles marqués par le chaos, les errements, la discorde, la douleur et la peine, de tous temps il est une chose qui a nourri nos âmes et nous a élevé au-dessus de notre condition c’est notre courage. Tous les regards et tous les rêves de la planète vers ce soir, vers ces quatorze héros qui vont s’envoler vers les étoiles. Citoyens du monde puissions-nous survivre à cette épreuve. Bonne chance à tous. Et que Dieu soit avec vous. »    , pour la première fois dans l'histoire de notre Dans ses Discours sur la condition des grands, Pascal jugeait utile d’éduquer les puissants en leur rappelant que leur détention du pouvoir tenait, avant tout, du hasard :

« Surtout ne vous méconnaissez pas vous-même en croyant que votre être a quelque chose de plus élevé que celui des autres […] Car tous les emportements, toute la violence, et toute la vanité des Grands vient de ce qu’ils ne connaissent point ce qu’ils sont. »

Le pouvoir exerce une fascination indéniable, autant sur ceux qui le subissent que sur ceux qui l’exercent. Assurément, l’exercice du pouvoir n’est pas une activité comme une autre et n’échoit pas au premier venu ?

Les « Grands » se souviennent-ils suffisamment de leur condition de simple mortel ?

Rien n’est moins sûr.

Bernard VADON

(1) En France, comme en bien des pays, le niveau scolaire baisse !

Une évidence qui, au train où elle progresse dans un monde soumis à l’informatisation tous azimuts, devient dramatique. Culturellement parlant.

Longtemps considéré comme une réflexion nostalgique d’adultes résignés à ce que les connaissances des jeunes portent désormais sur bien d’autres choses que celles de leurs parents.

Les comparaisons internationales et les constatations des employeurs l’illustrent. En tout lieu auprès des entreprises obligées de faire appel à des professionnels pour perfectionner le français et les mathématiques des nouveaux embauchés.

Selon le rapport « L’Europe de l’éducation en chiffres », en France :

« Environ 21 % des élèves âgés de 15 ans n’ont pas un niveau suffisant de compétences en compréhension de l’écrit, culture mathématique et culture scientifique… ».

De son côté, dans son étude publiée en décembre 2021 la Cour des comptes constate que la France dépense plus pour l’éducation que la moyenne des pays de l’OCDE.

Les résultats des élèves se dégradent et pas seulement chez les jeunes issus des milieux défavorisés.

Alors que l’éducation reste le premier poste de dépense de l’État :

« 40 % des élèves en fin de primaire ne possèdent pas les connaissances fondamentales en lecture et en maths qui leur permettraient de suivre une scolarité au collège dans les bonnes conditions. »

Dans le classement de Shanghai 2022 (classement annuel indépendant qui classe les meilleures universités mondialesla France est 16e.

Pas de quoi pavoiser !

L’Université Paris-Saclay est la seule qui ait concurrencé les écoles anglaises et américaines quant à la Chine elle est ultra performante dans toutes les catégories !

Ce n’est pas ( ou plus) le cas de la France qui se trouve en 26e, 25e et 24e positions du Classement PISA(Programme International pour le Suivi des Acquis des Élèves. Une évaluation qui a été créée en 1997 par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE 2018)

Rédigé par Bernard Vadon

Publié dans #J - 2 - B ( Journal )

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