MIGRATION CES IGNOBLES PASSEURS DE L’OMBRE !

Publié le 5 Juin 2015

Les rafiots de la honte !
Les rafiots de la honte !

Il est des mots singuliers par la diversité de leur sémantique. Leur force expressive également.

Un de mes confrères s’est lancé dans une manière de conjugaison subtile et originale quant à trouver la signification exacte de ce terme de passeur aussi peu savant dans sa définition originelle et en même temps remarquablement riche d’applications et d’exemples.

Aujourd’hui, le problème des migrants est quasiment insoluble. Leur sort est souvent tragique puisqu’un grand nombre d’entre eux, au beau milieu d’un voyage sans retour, vient sinistrement garnir les fonds méditerranéens, illustrant ainsi et tristement le célèbre poème de Paul Valéry (« le Cimetière Marin »)

Politiquement correct

Les chiffres sont éloquents puisqu’on estime à quelques 200.000 migrants, chaque année, qui parviennent à mettre pied sur le sol français. Pas rien, même si certains considèrent que cela ne mettra pas en péril l’équilibre social et économique du pays.

Peu importe si les statistiques révèlent que leur pourcentage en Europe, par rapport à la population, n’est que de l‘ordre de 4%.

Mondialement, ce pourcentage chute d’un point. On resterait en ce cas dans le politiquement correct au sens propre du terme.

Les nationalités « installées » - si on peut ainsi les qualifier - sont aussi diverses que nombreuses : des Turcs aux Marocains en passant par les Chinois, les Indiens, les Ukrainiens, les Russes, les Albanais, les Serbes, les Afghans qui devancent largement les immigrés subsahariens (des statistiques émanant de l’Union Européenne).

Nul doute que l’immigration clandestine échappe à ces savants calculs. Mais c’est une autre histoire pour ne pas dire un sujet de polémique.

Curieusement, et paradoxalement, les pays dits riches ne seraient pas directement affectés par ces mouvements de population plus attirée par les pays pauvres.

Comme l’affirme Hélène Thiollet - chercheuse au CNRS-CERI :

« Toute la misère du monde ne va pas converger chez les riches. »

Une manière de réponse à cette autre affirmation largement partagée en France :

« On ne peut accueillir toute la misère du monde. »

Sans verser pour autant dans un communisme ou un socialisme primaires, les nantis ont un devoir sinon de partage (ne rêvons pas !) en tout cas de participation au mieux être de leurs semblables.

Nous savons sur ce point qu’il y a encore loin de la coupe aux lèvres.

Une terre d’émigration

Ceux qui fuient la Syrie, l’Erythrée et la Somalie, sans oublier la Lybie et ces pays au pouvoir la plupart décapité par des dictateurs de pacotille qui ont surtout dévoyé la notion historique du mot révolution à la française, contribuant à précipiter à la rue des populations désemparées. Tous sont les laissés pour compte de conflits qui agitent la planète et n’ont fait qu’accélérer le processus. Les analystes et politologues de tous bords se perdent en conjectures pour tenter d’expliquer ce phénomène :

« L’Europe, contrairement à d’autres espaces, ne se perçoit pas comme une terre d’immigration et elle a oublié qu’elle était aussi une terre d’émigration, un continent construit par les migrations. » remarque, à ce propos, Hélène Thiollet, qui coordonne le programme de recherche sur la mobilité globale et la gouvernance des migrations.

En filigrane de ce véritable et tragique exode international : le commerce florissant et en même temps abject des passeurs qui n’ont rien à voir avec ceux qui, lors de la dernière guerre mondiale combattaient de cette façon l’épouvantable régime nazi.

Ceux d’aujourd’hui, ces passeurs de l’ombre qui, leurs forfaits funèbres accomplis, disparaissent dans la nuit sans laisser de traces après avoir fait ample et illicite profit du malheur et de la détresse des populations fuyant la misère, la pauvreté et les exactions de toutes sortes, sont de détestables prédateurs.

Depuis le commencement de ce drame, la communauté internationale est, si l’on peut dire, sur le pont pour pallier ces arrivées massives qui ne font pas que des heureux du côté européen ; et trouver des solutions, souvent de fortune afin d’accueillir ces réfugiés.

Question : comment éradiquer le sordide travail des passeurs sans attenter à la souveraineté territoriale ?

Une vue de l’esprit ?

Entre les partisans du tout pour le tout et, notamment, de la destruction systématique de tout ce qui peut être utilisé – les bateaux notamment - pour transporter dans des conditions extrêmes les migrants et la fermeture des frontières, il y a une réalité autrement complexe, aggravée par l’indifférence et la désinvolture, accumulées au fil du temps.

Comme l’écrit Jean-Christophe Rufin – ancien diplomate, écrivain et membre de l’Académie française - :

« Le principe n’est pas de calmer nos émotions mais d’agir dans l’intérêt à terme des populations.»

Etant entendu que le jugement moral n’est pas pertinent en politique. Malheureusement, pourrait-on dire, mais c’est ainsi.

Tout un chacun n’est pas en mesure de le comprendre.

Le pape François, dans le droit fil chrétien, qui n’a de cesse de s’impliquer dans ce difficile combat contre la misère humaine, affirme que les migrations peuvent faire naître la possibilité d’une nouvelle évangélisation avec pour point de convergence, le respect et l’amour. En favorisant aussi une ouverture des espaces à la croissance avec, pour finalité, une nouvelle humanité pour laquelle toute terre étrangère est une patrie et toute patrie est une terre étrangère.

Une vue de l’esprit (ou de l’Esprit Saint) ?

Peut-être mais surtout un sentiment qui mérite attention dans un monde où le diable sait parfaitement mettre en pratique toutes les ruses pour apporter la preuve qu’il n’existe pas.

Histoire, pour les voyous en particulier, de se donner bonne conscience !

Bernard Vadon.

Le pape François : une nouvelle humanité où s'imposent le respect et l'amour; Jean-Christophe Rufin : Agir à terme dans l'intérêt des populations; les passeurs : quand la cupidité conduit au crime.Le pape François : une nouvelle humanité où s'imposent le respect et l'amour; Jean-Christophe Rufin : Agir à terme dans l'intérêt des populations; les passeurs : quand la cupidité conduit au crime.Le pape François : une nouvelle humanité où s'imposent le respect et l'amour; Jean-Christophe Rufin : Agir à terme dans l'intérêt des populations; les passeurs : quand la cupidité conduit au crime.
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Le pape François : une nouvelle humanité où s'imposent le respect et l'amour; Jean-Christophe Rufin : Agir à terme dans l'intérêt des populations; les passeurs : quand la cupidité conduit au crime.

Rédigé par Bernard Vadon

Publié dans #J - 2 - B ( Journal )

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