FRÉDERIC CERULLI - RÉALISATEUR ET SCÉNARISTE - UNE PASSION ET UN TALENT JUSTIFIANT LES MOYENS DANS L’OMBRE PORTÉE DES PLUS GRANDS CINÉASTES. RETOUR SUR UN DESTIN.
Publié le 19 Novembre 2024
« Aujourd’hui, Clint Eastwood a 94 ans. Il réalise un nouveau film avec sa fougue, sa passion. Seul, le corps a ses limites, mais l’âme demeure immortelle. Je rêve d’avoir toute ma vie cette passion qui me suivra jusqu’à mon dernier souffle. »
Ainsi parlait, non pas Zarathoustra - le nom avestique ( langue de l’Avesta de la famille iranienne ) de Zoroastre, prophète et fondateur du zoroastrisme, l’ancienne religion que Nietzsche avait choisi pour enseigner la doctrine morale des deux principes du bien et du mal - mais plus modestement le scénariste et réalisateur Frédéric Cerulli s’en référant, pour sa part et dans la mouvance de Clint Eastwood, l’une de ses références cinématographiques, après Alfred Hitchcock, qui considérait que la destinée est un concept profondément ancré dans de nombreuses cultures et philosophies, celles-ci désignant souvent le cours prédéterminé, ou inévitable, des événements de la vie d’un individu. En somme, le fil rouge, comme certains le nomment.
Personnellement, je privilégie plutôt une trajectoire de vie façonnée par des forces extérieures, comme le destin ; et de préférence d’inspiration divine. Les choix et les actions personnelles y contribuant. La fatalité suggérée par certaines philosophies ou croyances n’en étant qu’une variante; notamment, dans la littérature, la mythologie, et la pensée religieuse où la destinée est perçue comme une force mystérieuse guidant les individus vers leur but ultime ou vers leur rôle dans l’univers; tout en mettant en exergue les thèmes de la prédestination et du libre arbitre.
Ainsi, alors même que la destinée, pour certains, ne serait pas seulement un chemin préalablement fixé, mais plutôt un voyage complexe marqué par des intersections de choix, de chances et de circonstances extérieures. On peut aussi privilégier, et c’est notre ressenti, la griffe divine et ses interventions mystérieuses sous la forme, tout aussi mystérieuse, de signes qui m’interpellent régulièrement.
UNE VIEILLE HISTOIRE
Le calligraphe Hassan Massoudy, que j’ai découvert il y a bien des années et dont l’œuvre littérairement embellie par le talent de Jean-Pierre Sicre, figure parmi mes ouvrages de prédilection.
Massoudy estimant que les caractères ont un visage, avenant ou rébarbatif, selon les heures et que le regard, est semblable à celui d’un enfant qui rêve le monde. Qui dit mieux en matière de réconciliation avec une existence qui ne nous fait pas de cadeaux ?
Tout un programme en tout cas sinon une démarche anthropologique qui pourrait être de circonstance au gré de cette rencontre quasi imprévue sous le ciel de Marrakech.
Marrakech : un lieu privilégié de tournage ... un jour peut-être !
Le cinéaste et reporter d’images pour la télévision, Frédéric Cerulli, évoquera à cette occasion et à l’ombre des murs de la ville ocre, une longue et vieille histoire inscrite dans le temps, il y a quelques décennies, alors que le jeune homme n’était qu’un lycéen studieux mais cependant et singulièrement motivé par le monde de l’image. Son esprit et ses ambitions fascinés par l’univers du cinéma chaque année célébré au travers du prestigieux et incontournable Festival international du film de Cannes, sa ville natale. Et pour moi, mon lieu d’activité au sein du quotidien régional Nice-Matin où je peaufinais mes armes professionnelles.
Il n’y a pas de hasard à proprement parler comme le pensait Jacques Monod, le célèbre biochimiste, biologiste et Prix Nobel, auteur, entre autres ouvrages, du « Le hasard et la nécessité » et dont je fus chargé par mon journal, en ce mois de mai 1976, de couvrir les obsèques civiles sur les hauts de Cannes, dans la maison où il résidait. Les souvenirs sot parfois impitoyables.
Non, assurément, il n’y a pas de hasard. Sinon, ce besoin singulier de citer Anthony Burgess pour qui la mort était l’horreur absolue de la non-existence :
« La mort ne rentre dans aucun schéma. Il n’y a pas d’explication à la mort. Elle entre, elle vous arrête au milieu d’une phrase : « non, c’est fini » et claque la porte. » écrivait-il.
Jacques Monot reposant en ce moment troublant pour moi dans son cercueil et qui estimait, c’était de le fruit de sa réflexion et de ses recherches. Je le cite :
« Nous aimerions nous croire nécessaires, inévitables, ordonnés de toute éternité. Toutes les religions, presque toutes les philosophies, et même une partie de la science, témoignent de l'effort héroïque et infatigable de l'humanité qui nie, désespérément, sa propre contingence ».
Tout est dit. Ou presque.
Car, le biologiste qui élabora avec son équipe le concept d’allostérie - le complexe mode de régulation majeur des enzymes - et qui, en cet instant étrange, bousculait jusqu’au plus profond de ma spiritualité, m’apparaissait soudain comme porteur du message central de son ouvrage « Le Hasard et la Nécessité » à savoir que la vie est née par hasard et que tous les êtres de la vie, y compris les humains, sont les produits de la sélection naturelle.
Et Jacques Monot de préciser plus encore sa pensée :
« L’homme, finalement, se rend compte qu’il est seul dans l’immensité impitoyable de l’Univers, duquel il a émergé purement par hasard. Non plus que son destin, son devoir n’est écrit nulle part. »
IMPALPABLE INFINI
Alors que soleil décline sur les contreforts du massif de l’Estérel noyé dans une brume mauve orangé en imperceptible mouvement chromatique, les notes immatérielles et cristallines, de l’Aria de la suite en ré de J.S Bach, se diversifient et se multiplient en un impalpable infini. Cette musique que le disparu appréciait tout particulièrement imbibant tout aussi mystérieusement les formes soudain immatérielles des hautes futaies se mouvant lentement dans la brise venue de la Méditerranée toute proche. Instant riche d’études transcendentales ou plutôt "Etudes d'exécution transcendante" selon Franz Liszt, ce pianiste d’exception et compositeur tout autant qui faisait étudier les fugues de Bach à ses élèves.
Mais retour à Cannes au siège de mon journal où une initiative lancée par les établissements scolaires avec le concours des entreprises locales, avait pour objectif la mise en relation professionnelle des élèves avec l’éventuel métier de leur choix, allait soudain changer le cours des événements. Et donner une couleur nouvelle à mes lendemains sous l’angle d’une rencontre aussi imprévue qu’improbable.
Explication :
Passionné par la communication et l’univers magique des images, un jeune lycéen avait choisi Nice-Matin à Cannes pour conforter son futur métier. Et c’est à moi qu’incomba la mission de jouer les binômes avec le jeune Frédéric Cerulli afin de lui faire découvrir les mille et un secrets de mon métier. Et à ce titre, dans un premier temps, lui apprendre à faire le vide en soi, et à laisser parler son émotion, cette reine de l’instant si toutefois, elle veut bien être au rendez-vous. Pour finalement la partager.
L’équilibre est justement dans cette tension permanente entre la fidélité à un riche passé et une recherche audacieuse et féconde. Si les règles de la calligraphie arabe ont été fixées dès le X* siècle (par Ibn Al-Moqla), celle-ci n'a cessé de se développer et de s'enri-chir, de l'Inde à l'Espagne, en passant par la Perse et la Turquie. Un enseignement sacré.
H. Massoudy précisément et avec justesse "met en es- pace" les différents style classiques, dont il sait parler avec lyrisme : du Thoulth, vigoureux, ca- dencé et dansant au Diwani, très ornemental, autrefois apprécié des sultans en passant par le Farissi (com- me son nom l'indique, d'origine perse), élégant et sensuel, souple et cependant un rien autoritai- re; mais aussi par le Roqa, dépouillé et ramassé sans oublier le sévère et solide Koufi, plus géométrique et inspiré de l'écriture syriaque.
Dans une même composition, le calligraphe peut jouer harmo- nieusement avec plusieurs styles, chacun imposant sa "tonalité". Quoique fondé sur les lettres de l'écriture arabe, cet art acquiert une signification universelle lorsqu'une calligraphie devient calligramme : le mot "paix" donnant à voir, par exemple, une colombe en plein vol. Exaltant , non !
Bref, tout un parcours initiatique auquel le jeune lycéen se laissa prendre. Me laissant en charge la lourde responsabilité de revêtir le costume de Pygmalion avec la mission de circonstance de conseiller et de conduire l’élève au succès. Pas évident mais le pari valait bien d’être tenu et pourquoi pas, réussi.
Silence, recueillement et concentration méditative ou « discipline hiératique » sont en l’occurrence les maîtres-mots de cette forme de réflexion exigeant un patient travail sur soi-même ; une sorte de danse mystérieuse et mystique du geste avec pour finalité le secret souhait de créer, via le crayon, la plume ou l’ordinateur, une perspective intellectuelle qui ne serait plus celle du songe mais tout simplement de la réalité :
« La résurrection de la phrase, par la grâce de ce geste que l’homme dédie à l’homme, est la preuve que le verbe est indestructible. » comme l’enseignait au VIIIème siècle, Ibn Al-Habbah.
Tout résidait en fait dans cette démarche intellectuelle et culturelle.
Qu’importa le Flacon et pour faire mentir Charles Baudelaire, puisque nous avions déjà l’ivresse de ce monde nouveau qui s’offrait à ce jeune homme débordant de l’envie d’apprendre.
Ainsi, va le temps.
Les années passèrent au rythme d’événements qui vont conduire le jeune homme devenu adulte et dont l’incroyable volonté d’accéder au saint des saints via les plateaux de télévision commençait de porter ses fruits.
Nous n’en étions qu’aux prémices d’une carrière dont les succès répétés au travers de la profession de journaliste reporter d’images (JRI) et parallèlement de réalisateur au cinéma, lui vaudront une notoriété raisonnable mais grandissante saluée par ses pairs.
A la différence du magnifique film de John Huston « L’homme qui voulut être roi » (mettant en scène les Indes des années 1880 avec son somptueux et mythique casting de Sean Connery, Michaël Caine, Christopher Plummer et Saeed Jaffrey) Frédéric Cerulli, lui, et à son corps défendant, est devenu roi.
A sa façon certes mais porté par le satisfecit d’une cour croissante d’admirateurs - son public - et de professionnels, conquis sinon fascinés, par son incroyable talent.
Depuis 2002 jusqu’à 2022 pas moins de sept films avec à l’affiche des noms de comédiens conquis par l’enthousiasme de celui qui a fait ses armes dans le reportage de terrain. Authentique aventurier de la pellicule. Au fait d’une profession qui ne porte au faîte de la gloire que les gens de talent. Les sélections nombreuses de ses réalisations en témoignent.
Professionnellement, Frédéric Cerulli réalise son premier long-métrage, Le Thanato, le 19 janvier 2011, avec Chantal Lauby, Gérard Meylan, Noëlle Perna, et Mado la niçoise. Excusez du peu, comme on dit familièrement.
Chantal Lauby : une actrice parmi les actrices et acteurs inconditionnels du réalisateur.
Parmi ses comédiens fétiches Antoine Coesens Lazzaro, Florient Azoulay, Philippe Rigot mais aussi Olivier Marchal, Andréa Ferréol, Patrick Timsif, Laura Smet, Laëticia Eïdo et Gérard Meyland.
Il a par ailleurs co-écrit Le Thanato avec Thomas Gauthier, son co-auteur et chef monteur. Un film ensuite adapté en roman par Alain Exiga, sous le titre « Norman » édité par Cerises et Coquelicots.
En 2014, nouvelle consécration lorsqu’on lui propose d’apposer son nom sur l’un des fauteuils du Cinéma l'Eden Théâtre, à La Ciotat, le plus vieux cinéma du monde, où figurent déjà Georges Lautner, Claude Lelouch, Patrice Leconte et Bernadette Laffont. Un remake du célèbre boulevard à Los Angeles Hollywood Walk of Fame - la promenade des célébrités d’Hollywood sur Hollywood Boulevard, entre Gower Street et La Brea Avenue, ainsi que sur Vine Street entre Yucca Street et Sunset Boulevard.
Joanne Woodward aurait reçu la première étoile sur le Walk of Fame, le 9 février 1960. L’actrice, productrice et réalisatrice américaine avait remporté en 1958 l'Oscar de la meilleure actrice pour « Les Trois Visages d'Ève » réalisé, écrit et produit par Nunnally Johnson.
Enfin, avec le soutien de la Maison de la sécurité routière du Var, Frédéric Cerulli a aussi réalisé un film de sensibilisation aux comportements dangereux sur la route intitulé : " Avec la vitesse, votre temps est compté ". L'art d'illustrer la litote.
Le film fut présenté en avril 2019 au Théâtre Liberté à Toulon avant d’être relayé par la presse puis diffusé à la télévision, actionss complétée par une campagne sur les réseaux sociaux.
Dans un égal registre il a réalisé plusieurs films promotionnels dont celui commandé par le Comité Régional du Tourisme-Côte d'Azur France avec le lancement officiel de la marque Côte d'Azur France et l'Agence de Développement Touristique « Visit-Var ».
Le 27 avril 2022, son film intitulé « Envol » sort au cinéma. Il s’agit d’une comédie dramatique réunissant pour la circonstance Pierre Santini, Marc Duret, Alice Carel, Bruno Putzulu, Andréa Ferréol, Emma Colberti et la participation de Pascal Légitimus.
Du beau monde en vérité auquel on pourrait, dans le cadre de projets, ajouter l’acteur et humoriste Franck Dubosc que les idées de Frédéric Cerulli ne laissent pas insensibles. Alors, peut-être un jour ?
Quant à « Envol » il fut sélectionné dans 9 festivals en France et à l'étranger ; dont le Festival du film de Colmar et le Festival Hérault du cinéma mais aussi le Lubéron Film Festival.
Auparavant, en 2002 ce sera La Panne, un court-métrage suivi en 2011 de Le Thanato, un long-métrage cette fois puis en 2013 « Inavouables » un autre long-métrage ; en 2014 , « Je suis là, tout va bien » un court-métrage - sélectionné au concours Nikon -
En 2018, Frédéric Cerulli présente un nouveau long métrage intitulé « Help ».
Quant à demain, comme l’énonce le dicton : « C’est toujours pour lui un autre jour … ».
Avec bien sûr de nouveaux projets dont un le tournage sur un thème que nous dévoilerons un jour peut-être …. Tout comme le nom de l’acteur pressenti.
L’ÉTERNITÉ RETROUVÉE
Côté petit écran il est toujours autant productif en images originales marquées de son style et de sensations fortes par son métier principal de journaliste-reporter d’images. Ce fut particulièrement le cas lors de la célébration de la fête nationale, le 14 juillet 2016, sur la Promenade des Anglais à Nice. Un drame épouvantable.
La promenade des Anglais à Nice : c'était hier, tristement et révoltant !
Frédéric Cerulli se souvient. Non sans une vive émotion.
Flash-back ( nous sommes en milieu cinématographique) :
Alors qu’il assistait à Juan les Pins à un concert donné dans le cadre du Festival international de jazz en compagnie de Didier Lockwood - violoniste de jazz et compositeur exceptionnel que j’avais d’ailleurs connu aux côtés de mon ami Stéphane Grappelli - il est soudain attiré par le comportement du service de protection du prince Albert de Monaco lui aussi spectateur à quelques rangées. Suffisamment près pour entendre un mot terrible : « attentat terroriste » à Nice sur la Promenade des Anglais.
La fibre journalistique opère dans la seconde et son sang ne fait qu’un tour. Le temps de retrouver sa voiture et de filer à grande vitesse en direction de Nice.
On connait la suite. Tragique.
Frédéric Cerulli sera le premier journaliste à saisir avec sa caméra la terrible actualité sous la forme d’images insoutenables diffusées le soir même sur les antennes. Aujourd’hui encore, la seule évocation de l’événement le bouleverse et son aveu l’est autant alors qu’il confesse n’avoir jamais pu effacer cette vision dantesque de sa mémoire.
Gustave Thibon l’un des rares penseurs libres de notre fin du XXe siècle, un penseur singulier dans sa conception de la liberté, qu’il cherchera là où personne ne la cherche, tout simplement et de façon personnelle et dans l’éternité, confessant :
«Tout ce qui n’est pas de l’éternité retrouvée est du temps perdu. »
Ce temps perdu n’est pas une saison dérobée à une durée illimitée, terrestre ou céleste, c’est une occasion enlevée à l’âme de voler de ses propres ailes par-delà un temps d’attention aujourd’hui réduit à un marché que se disputent les médias et les publicitaires:
« La délivrance consiste à chercher au‑delà du temps ce que tous les hommes cherchent au‑delà du présent. Dans ce sens, l'espérance vraie correspond à la réminiscence platonicienne. Car il faut choisir entre deux conceptions de l'homme : celle qui en fait un produit du passé en route vers l’avenir (c'est le cas de tous les progressismes) et celle qui voit en lui un être qui, tombé de l'éternité, ne peut atteindre sa fin qu’en remontant vers son principe. »
Un directeur d'acteurs né ...
Cette délivrance est la porte de toutes les autres libertés et cela, pour la bonne raison, que tous les autres asservissements sont des cellules de la grande prison du temps ; et cela, plus que jamais, à une époque où la planète change à la vitesse d’une fusée, mais sans habitacle pressurisé pour protéger les êtres vivants qui l’occupent.
Dans ce contexte terrible je ne peux m’empêcher de célébrer le poète-musicien brésilien Mario de Andrade confessant :
« L'essentiel est ce que tu fais pour que la vie en vaille la peine.
Je veux m´entourer de gens qui peuvent toucher le cœur des personnes des gens à qui les coups durs de la vie leur ont appris à grandir avec des touches douces dans leurs âmes.
Oui, je suis pressé de vivre avec l'intensité que la maturité peut m´apporter.
J’ai l'intention de ne pas perdre une seule partie des friandises qu´il me reste.
Je suis sûr, qu’elles seront plus exquises que celles que j´ai mangées jusqu’à présent.
Mon objectif est d'être enfin satisfait et en paix avec mes proches et ma conscience.
Nous avons deux vies et la seconde commence quand vous réalisez que vous n'en avez qu'une. »
Aujourd’hui, dans la mouvance de ses modèles - de Xavier Dolan, à Sergio Leone mais aussi Martin Scorsese et Claude Lelouche ( l’inventeur sinon l’un des initiateurs de la caméra à l’épaule, notamment) - Frédéric Cerulli poursuit sa route. Mystérieusement tracée parce qu’il en avait ainsi décidé au tout début de son choix.
Jacques Weber : un soutien dés les premiers pas du jeune réalisateur.
Une route sur laquelle, parfois, il rencontre quelques-uns de ses pairs. Et non des moindres. De Georges Lautner à Patrice Lecomte en passant par Jacques Weber. Tous séduits par ses qualités non seulement de « capteur » d’images insolites sinon originales, mais également par son talent, et toujours fidèles à ses premières amours et singulièrement le reportage qui l’a conduit, sur bien des terres inconnues, pour paraphraser une célèbre émission.
Exceptionnel directeur d’acteurs et metteur en scène, au fait de toutes les éventuelles décisions artistiques propres à valoriser le film qui lui permet - selon - de puiser au sein même d’une actualité enivrante mais qui ne fait pas de cadeaux.
Outre celui d’un tournage sur la terre marocaine, parmi ses projets à venir, une production au titre quelque peu révélateur de cette personnalité sans concessions dans son activité professionnelle, mais qui entretient, secrètement, une vénération pour ceux qui l’ont précédé, non sans l’avoir auparavant et vivement encouragé à suivre cette voie professionnelle difficile mais tellement riche de valeurs : sa mère, en particulier, partie trop tôt. Mais également son père toujours présent et certainement l’un de ses plus fidèles admirateurs.
Quant au titre de l’un de ses prochains long-métrages avec en principe Olivier Marchal en tête de casting, il est intitulé : « L’homme qui voulait devenir quelqu’un ».
Cela ne s’invente pas.
Ainsi, peut-on prendre un chemin de diverses façons, puisque, comme le suggère le dicton, tous les chemins mènent à Rome et que, selon, nous pouvons chemin faisant, faire des rencontres agréables et pourquoi pas l'amour.
Car il est aussi dit « qu’on rencontre souvent sa destinée par les chemins qu'on a pris pour l'éviter. »
Et quel plaisir alors d'aller à l'aventure, musarder, prendre à dessein le chemin des écoliers et découvrir, ce faisant, la nature environnante.
Mais au fond, la vie elle-même n'est-elle pas une quête permanente du bonheur sur le chemin de la vie ?
Dans la mouvance philosophique d’Aristote :
« Tu connaîtras la justesse de ton chemin à ce qu'il t'aura rendu heureux. »
Bernard VADON