LA FRANCE EN APNÉE ÉCONOMIQUE … JUSQU’À QUAND ? QU’IMPORTE AUJOURD’HUI LE FLACON PUISQUE NOUS N’AVONS PLUS L’IVRESSE !

Publié le 15 Octobre 2024

Avant la publication de cet article une information nous est parvenue relative au "gel" des avantages financiers consentis, dans le cadre du nouveau budget national, par l'Elysée, le Sénat et l'Assemblée nationale. Nous enregistrons avec satisfaction cette mesure raisonnable au regard des sacrifices demandés par ailleurs aux français. 

 

C’était en France à Orange, dans le Vaucluse, le 26 septembre 1963, le général de Gaulle, dont on connaissait l’art des petites phrases au demeurant anodines, telles ces agences qu’il baptisait plaisamment  « Théodule » (esclave de Dieu en grec… tiens, tiens) mais qui, au fil du temps n’ont cependant rien perdu de leur signification parfois assassine, précisait que «  l'essentiel pour lui, ce n'est pas ce que peuvent penser le comité Gustave, le comité Théodule ou le comité Hippolyte, l'essentiel ( en l’occurrence) pour le général de Gaulle, le Président de la France, c'est ce qui est utile au peuple français..."

En France, ces agences, que l’on pourrait aussi et plus honnêtement qualifier de communication, se compteraient par centaines. Parmi les plus influentes, le cabinet de conseil Mc Kinley consulting en Systèmes spécialisé dans l’intégration de progiciels financiers. Pour la plupart liées au fonctionnement de l’État, elles pourraient fusionner ou tout simplement disparaître

Leur utilité n’étant que relative. 

Et de ce fait, le budget de l’État en bénéficierait directement.

 

Agnès Verdier-Molinier

En avril 2022, la lecture d’un ouvrage d’Agnès Verdier-Molinier - essayiste et directrice de la Fondation iFrap - m’inspirait alors quelques réflexions qui me reviennent étrangement en mémoire.

Le titre de mon analyse d’alors en quelques mots brossait le tableau :

« Nous sommes bien bas ! Pauvre France ! Où allons-nous ? »

INCERTITUDE SOCIALE ET MORALE

Pas forcément nécessaire de chercher dans cette phrase, au demeurant sibylline et peut-être sortie de son contexte proustien, une relation actuelle de cause à effet. En tout cas, une citation singulière de Marcel Proust – alias Jean Santeuil, titre d’un ouvrage de l’auteur du « Temps retrouvé » dans lequel Proust, non transposé, mais vu en quelque sorte du dehors et présenté tel quel, pouvait s’étudier et se voir au jour le jour dans sa propre quête à la poursuite de sa personnalité et de ses raisons d’être. Dixit  Émile Henriot (qui d’ailleurs l’associait au « Cloître de la rue d’Ulm » de Romain Rolland.)

En matière de bon sens, tout se tient. Ou presque.

Un énoncé qui  tombe à point nommé en ces temps d’extrême incertitude sociale, financière et morale. Et parfois même, existentielle.

Je ne sais pas si la France – notre chère France – va mal mais ce qui est certain c’est qu’elle ne va pas bien. Pas bien du tout. N’en déplaise à tous les profiteurs – ou quasiment, l’exception confirmant la règle -  du système républicain de plus en plus rouillé sinon vicié.

N’en déplaise également aux thuriféraires du pouvoir en place – porte-parole en tête de gondole -  vociférant, à qui veut l’entendre,  qu’ils sont les meilleurs, et bien sûr irremplaçables. La tartuferie a repris du poil de la bête.  

Il suffit d’un pavé dans cette mare à canards (et canes) boiteux pour que la vérité éclate. Et qu’explose la baudruche des mensonges concertés.

Un exemple sous la forme d’un état des lieux calamiteux sur lequel nous n’épiloguerons pas a été récemment développé à la tribune de l’Assemblée nationale par les tenants d’une opposition qui ne tient pas à s’en laisser compter. Sans facile jeu de mots puisqu’il concerne le budget !  

De son côté, la directrice de la Fondation IFRAP ( chargée d’évaluer les administrations et les politiques publiques), Agnès Verdier-Molinié, n’y va pas avec le dos de la cuillère quant à éplucher les comptes qu’en d’autres périodes de l’année une certaine Cour des Comptes est en principe chargée d’établir et de rendre publics.

Le constat sur le plan économique et sanitaire était alors tout simplement hallucinant. C’était il y a deux années. Avec la justesse, l’objectivité et la rigueur d’une anthropologue, l’auteure de ce bilan donnait, sans atermoiements, le « la » de ce requiem financier :

Je la cite:

« La France en richesse par habitant se situe au 23° rang mondial. Elle a atteint les 1.454 milliards de dépenses publiques et les français payent 483 taxes, impôts et cotisations ». 

Constat assorti, pour faire bonne mesure, de l’opprobre  suprême, pour le pays des Droits de l’homme, qui, par ailleurs et sans états d’âme, s’enorgueillit d’une  culture sans égale et n’est pas en reste pour donner des leçons, en reconnaissant qu’un jeune sur 20 est illettré ! 

Gravissime.

MACHIVÉLIQUE DOCTRINE

A ce jour, rien n’a tellement changé et le wokisme célébré par une gauche qui ne sait plus très bien à quoi ou plutôt à quelle machiavélique doctrine elle pourrait se raccrocher, ne fait qu’aggraver la situation. 

Au cœur de ce désastre amplifié par d’irresponsables décisions présidentielles - dissolution d’une assemblée, nouvelles élections et gouvernement du moment éjecté … sans tellement de regrets côté rue, un homme - en l’occurrence Michel Barnier - que l’on souhaite providentiel a pris les commandes de l’hôtel de Matignon. Et cela, dans un contexte où le mensonge est institutionnalisé. Bon courage Monsieur le Premier ministre.

Mieux, une caste dirigeante championne imbattable dans l’art de mentir. Essentiellement sur les chiffres caractérisant le budget de l’État : une dette atteignant la bagatelle de 3.228 milliards d’euros … caractérisée par une hausse de 69 milliards en trois mois. Merci aux prédécesseurs dont certains responsables ont encore le culot de la ramener. Suivez à nouveau mon regard.

En effet, il s’est avéré, dixit Agnès Verdier-Molinié, que jamais la France, depuis 1945, n’avait subi pareil cataclysme financier.

Pas très rassurant.

Et si d’aventure, vous prétendiez le contraire, vous seriez précipités dans le chaudron bouillonnant où mijotent de vils comploteurs et autres survivalistes demeurés. Rassurez-vous, je n’en suis pas. Je préfère le réalisme sinon l’honnêteté intellectuelle. On peut encore rêver !

Pourtant – et j’en prendrais pour témoignage celui qui a le mieux incarné la France, le général de Gaulle, lorsqu’il affirmait :

« Qu’elle ne peut être la France sans la grandeur et que la fin de l’espoir est le commencement de la mort ».

La situation actuelle, tout en étant objectivement grave, ne serait cependant pas désespérée. Enfin, pas totalement désespérée. Acceptons-en l’augure.

MESURES D’URGENCE

Ainsi, comme hier et dans cette optique, Agnès Verdier-Molinié révèle quelques pistes sinon quelques mesures drastiques assurant notamment qu’au-delà du sang et des larmes, c’est le sursaut qu’il faut mettre en œuvre avec une mise en garde à savoir : « restaurer les finances certes mais sans augmenter les impôts. » Dont acte.

En clair :

« Les mesures d’urgence à prendre, sans attendre l’année prochaine, sont identifiées : il faut désindexer les minima sociaux et maîtriser la masse salariale de la fonction publique. Il faut décaler les revalorisations de toutes les retraites et lutter contre l’absentéisme dans le secteur privé et dans la fonction publique. Il faut taxer à hauteur de 10% les subventions aux associations. » affirme l’économiste.

Un plan qui, selon Agnès Verdié-Molinier, génèrerait, après application une vingtaine de milliards d’euros. Et d’ajouter que sa fondation a estimé un plan d’économies de 30 milliards d’euros pour 2025. De bonne augure ?

A ces mesures, s’ajoute la lutte contre la fraude fiscale qui serait de l’ordre de 30 milliards.

Avec, en prime, la remise en cause des fameuses agences dites « Théodule » dans le viseur de ceux qui leur reprochent d’exister pour des raisons de communication politique. Sans oublier le plus incroyablement scandaleux dans cette affaire et relatif au train de vie des affaires de l’État et de la cohorte de ceux qui la servent. La plupart de leur budget n’a pas même pas été gelé en respect d’autres catégories sociales mais froidement augmenté. Sans parler des aides aux pays en développement dont la Chine ( !) qui reçoit toujours son enveloppe de 130 millions d’euros. Et la liste n’est pas exhaustive.

Sans parler des salaires intouchables de la plupart des commis de l’État - dont les sénateurs, les députés et autres affiliés - à l’abri des conséquences dramatiques de la crise. Vous avez dit colère et révolution !

Nonobstant les gesticulations de nos responsables politiques, relayés complaisamment sur les plateaux de télévision en continu (ou d’État) et tout autant les chaînes publiques ou privées,  par de pseudos journalistes pour la plupart pompeusement désignés consultants, moralisateurs et chroniqueurs de comptoirs, issus de milieux professionnels Justice et autres, souvent déconcertants, ou par des médias plus ou moins sponsorisés, notre image à l’extérieur n’est guère plus convaincante. L’exception, là encore, confirmant la règle.

UN MONDE FOU !

Que ce soit en Ukraine - où notre dispendieux président continue de déverser nos milliards - ou en Afrique sub-saharienne, en Afrique du Nord ou au Liban. Et demain où ? Bref, entre la Chine, la Russie et les États-Unis, l’échec et mat est toujours et tristement notre quotidien international. Sans parler de l’Afrique et du Moyen-Orient d’où nous avons été honteusement chassés.

Légende : Le rejet n’est pas que militaire, il est aussi politique et économique. Au cœur des griefs contre la France, on trouve, entre autres, la critique d’un positionnement à géométrie variable vis-à-vis des régimes en place, l’image du franc CFA,  et à sa symbolique néocolonialiste, une politique d’aide au développement jugée paternaliste…

Et cela - comble de l’humour - alors même que certains manipulateurs professionnels de chiffres précédés des roulements de tambour médiatique clament haut et fort que la France est perçue à l’étranger comme influente et reste une grande puissance économique (sic) dans le droit fil de la fameuse méthode Coué, sous le label élimé  des Nations Unies  - ce drôle de « machin » selon la formule assassine du général de Gaulle - et de la Banque Mondiale (curieuses références), déclamant le dicton populaire et qui font de la philosophie de café de commerce : 

 « Lorsque je me regarde, je me désole. Mais lorsque je me compare, je me console ».

Il nous reste quelques bonnes paroles pour garder un soupçon de moral dans ce monde fou :

« Marcher certes, mais la tête haute. Assumer que nous maîtrisons une part de notre destin commun. En clair, reconstruire la France. Tout simplement car la France n’a pas droit au déclin. »

Bernard VADON

Rédigé par Bernard Vadon

Publié dans #J - 2 - B ( Journal )

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