LE MESSAGE DE NOËL AUTREMENT : Dieu ( si toutefois on y croit) nous aime comme nous sommes.  

Publié le 20 Décembre 2021

 

(Extrait de mon livre déposé à paraître : « Les Noces de Lumières »)

 

Au temps où le temps n'était pas encore le temps. Où l'espace ne se déclinait pas en millions d'année-lumière. Où le ciel n'avait de nom que le ciel. Où le soleil et la lune composaient simplement les nuances de ce qui s'appelait le jour et la nuit. Où les océans s'appréciaient en mouvements, couleurs et sensations. Où les torrents creusaient la montagne. Où la pluie nourrissait la terre. Où les arbres et les fleurs croissaient en harmonie avec ce qui ne s'appelait pas encore les saisons. Où la nature n'était que végétale. Où le vent portait, à son gré, les nuages aux quatre points qui n'étaient pas encore cardinaux. Où le rêve se jouait du préfixe de cessation pour n'être qu'enchantement. Où l'être n'était qu'esprit. Au temps de ce qui n'était ni fin ni commencement. En ce temps-là, le Verbe s'est fait chair. En ce temps-là, le temps est devenu temps. (2)

Acte I - Au premier siècle de l’ère chrétienne…

Sous le soleil déclinant, une odorance subtile et mystérieuse - que l'on retrouve dans la poésie et les théories poétiques et esthétiques de Guillaume Apollinaire mais aussi de Blaise Cendrars et de Pierre Reverdy -  ajoute au charme qui imprègne les jardins secrets et riches de senteurs enivrantes, au coeur de maisons populeuses et bruissantes de rumeurs.

Un rayon de feu cisaille l'horizon ... "fiat lux !"

A une portée de lance d'oasis verdoyantes, se marient, aux portes du temple bâti par Salomon et de la façon la plus naturellement sauvage qui soit, les daturas sanguineas et autres jasmins et bougainvillées, asparagus, bigaradiers, buissons d'aloès et agaves. Ou encore, les euphorbes aux formes oblongues, les cactus pilosocereus et les ficus elastica, dressés, haut dans le ciel, les géraniums aux couleurs chatoyantes et surtout le galant de nuit dont les effluves irrésistibles et étourdissantes imbibent, sous les étoiles, les nuits de la Judée.

Atmosphère paradisiaque.

Ici, en ce temps zéro d'une ère à venir, une cité, dans une fantastique perspective prophétique, sacrifie à la magie orientale avant d'offrir son nom entre paganisme, judaïsme et chrétienté, au pouvoir de la connaissance. Au mystère de la spiritualité. Cité des sortilèges par excellence où les proches de l’Elohîms des Hébreux, El Eloah, ElIah, Ba’al, Adôn, Adoni ou encore le Dieu-faucon, la déesse-chatte, le dieu-chien, ces divinités exécrées des prophètes d’Israël ont droit de cité comme à Jérusalem depuis l'Invasion par les armées grecques puis romaines, Nazareth explose de lumières aux portes du désert.

Le temple de Salomon, forteresse couleur de sang, préfiguration d'un monde spirituel nouveau ...

Nazareth, enveloppée, à la tombée du jour, dans un nuage de sable porté par le vent chaud de la nuit naissante qui, à force de siècles, parait avoir transformé la pierre bleue des maisons en pisé, en ligne de forteresse couleur de sang, préfiguration d'un monde spirituel nouveau, né du syncrétisme ambiant pierre a pierre.

Dans la lumière pâlissante et rasante du jour, un rayon de feu cisaille l'horizon. « L'homme qui cherche Dieu » marque soudain le pas. Un singulier silence pèse la campagne environnante. La nouvelle Histoire s'inscrit dans une constellation composée, en ce commencement de nuit, de quelques pales étoiles. 

Dieu avec nous.

Gros plan sur la Sanctuaire des Sanctuaires.

Ce même Gabriel, au sixième mois suivant l'annonce faite à Zacharie, apparaît à Marie. L'Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra sous sous son ombre. C'est pourquoi celui qui va naître sera saint, il sera appelé Fils de Dieu.

Là, parce qu'aucune Parole n'est impossible à Eloïms, c'est en termes prophétiques qu'il se manifeste à Zacharie alors même que celui-ci se prépare à brûler l'encens, force inouïe de la pensée, qu'importe au fond sinon que Zacharie, déstabilisé par Ia révélation, doit cependant bien se rendre à l'évidence que la stérilité et l'âge de sa femme, par l'unique force de l'Esprit, sont à même d'être vaincues pour bientôt donner naissance à un fils qui portera le nom de Jean :

« Il avancera devant ses faces avec le souffle et le pouvoir d'Elie, l’Inspiré et annonciateur des libérations messianiques, pour faire revenir le coeur des pères aux enfants et les rebelles au discernement des justes ainsi que de préparer pour Dieu un peuple bien disposé".

La Révélation prend le pas sur la pensée lorsque le messager décline son identité devant Dieu qui, dit-il, Le temps précipite le temps.

Ce même Gabriel, au sixième mois suivant l'annonce faite à Zacharie, apparaît à Marie, cousine d'Élisabeth, fiancée à Joseph de la maison de David, pour prononcer une phrase aussi brève qu’autrement énigmatique, une phrase en forme de mystère puisqu'il est écrit que Marie concevra dans sa matrice et enfantera d'un fils qui portera le nom de yêshûa, autrement dit Jésus, Dieu sauve ou encore Emmanuel, Dieu avec nous. 

Il sera grand et Dieu lui donnera le trône de David. Pas moins.

A la surprise de Marie, l'incroyable et l'inexplicable s'imposent à nouveau sinon que le souffle sacré viendra sur elle et que la puissance du Suprême l'obombrera afin que naisse en elle Ben Elohïms, le fils de Dieu.

Le merveilleux n'a finalement guère de prise sur la nécessité autant que sur le besoin légitime de comprendre, au premier degré, l'incompréhensible. Ce serait, pour les uns, faire offense à toute démarche divine enchâssée malgré tout dans le doute; ce serait tout autant pour les autres, occulter la plus élémentaire des réalités.

Entre ces deux interrogations, l'autre réalité s'impose à « l'homme qui cherche Dieu » quant à la difficulté de refuser ou de réfuter ce qui, tout simplement ou trop simplement, est révélateur du pouvoir de Dieu bien au-delà de la pensée objective.

L'ange lui répondit  …

La symbolique a manifestement le champ libre pour célébrer l'événement lorsqu'à son tour Marie se rend chez Élisabeth pour donner à Ia démarche divine toute sa force et en même temps sa plénitude. Sa fin de non-recevoir, quant à l'explication que l'on est en mesure d'attendre, est une fois encore un signe.

Et, la salutation de Marie, au sens biblique du terme, lorsqu'elle entre dans la maison de sa cousine, prend alors et tout naturellement sa signification au plan de l'extraordinaire en même temps que tressaille l'enfant dans le ventre d'Élisabeth qui s'écrie d'une voix forte a l'adresse cette fois de Marie :

"Tu es bénie entre tourtes les femmes et béni le fruit de ton ventre".

Bouleversante révélation pour « l'homme qui cherche Dieu ».

Parce qu'à Dieu rien n'est impossible ... "Au commencement était le Verbe, et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu. (...) Dieu, personne ne l'a jamais vu; le Fils unique, Lui qui est Dieu, Lui qui est dans le sein du Père, c'est Lui qui l'a fait connaître."

Une invocation innovante dans son contexte politique et social, préfigurant les préliminaires du Royaume annoncé se font jour au travers de cette reconnaissance en forme de célébration :

" Oui, le Puissant fait pour moi des grandeurs, et son nom est sacré. Son secours matriciel, d'âge en âge sur ses frémissants, il fait des prouesses de son bras; il disperse les orgueilleux en l'intelligence de leur coeur, il fait descendre les puissants des trônes, mais relève les humbles. Il remplit de biens les affamés et les riches, il les renvoie, vides. Il soutient Israël, son enfant ayant en mémoire de le matricier, comme il l'a dit à nos pères, en faveur d'Abrahâm et de sa semence en pérennité."

La ville dévale les collines verdoyantes tout en préservant en son sein les derbs sombres qui mènent vers les souks silencieux et étranges à cette heure crépusculaire. 

Nazareth en Galilée, la ville de tous les sens, la ville de tous les espoirs, la ville qui s'apprête à vivre un événement incroyable, compose une folie créative où se conjuguent harmonieusement, mais aussi subtilement, la sensualité et la fantaisie.

Parce qu’à Dieu, rien n’est impossible son émissaire, l’ange Gabriel s’est manifesté :

« Moi je suis Gabriel et je me tiens devant Dieu, et j'ai été envoyé pour te parler et t'annoncer ».Luc 1,19. 

 Christos Kurios

Contemporain de Philon le juif, de Tite Live et de Sénèque, Jésus nait ainsi, un 25 décembre, jour solstice d'hiver selon le calendrier Julien, à Bethléem, étymologiquement près de Nazareth, dans la vallée d'Esdraelon, sous le principat d’Auguste, deux à quatre ans avant l'ère chrétienne qui ne sera fixée qu'en 525 après J.C. 

Sur la Terre comme au Ciel ou de la crèche à la Passion du Christ : nécessité historique ou illustration messianique. En tout cas, suite logique du livre "Dieu, la science et les preuves." évoqué dans un précédent article sur ce blog.

Nécessité historique ou illustration messianique obligent, cet événement s'inscrit dans la prophétie de Mihah qui affirme que Bethléem Ephratah doit être le berceau du roi Israël, fils de David, comme le consignent aussi le Talmud et les Évangiles.

La nébuleuse qui entoure alors la personnalité de Jésus et son contexte familial ne retire en rien à la dimension d'un être d'exception qui n'en est pas moins de chair.

Un roseau pensant, s'inclinant, comme ses semblables, sous les dures rafales qui se préparent.

Qui pleurera, aura faim, manifestera jusqu’aux larmes et jusqu'au sang ses répugnances et ses affections. Ses angoisses devant la mort. 

 Homme de son temps, de son pays et de sa race, Jésus est ainsi pourvu d'une nature Humaine véritable avec un corps passible.

Un coeur sensible, une âme raisonnable. 

Différent d’un Dieu d'Épinal et consentant à une expérience éphémère d’humanité, mieux, à un avatar de trente années, il supportera des infirmités humaines et déploiera une volonté et des passions humaines.

« L'homme qui cherche Dieu » revient au coeur de l'Histoire.

Sur le fond, comme dans la forme, le meilleur exemple de réalité de l'homme en Dieu et de Dieu en l'homme. Preuve la plus authentique qui soit d'un être animé par l'intention constante d'amour qui imprègne toute sa doctrine.

Au seul prétexte affirmé que :

 "Dieu nous aime comme nous sommes."

Ainsi, l'enfant mystérieusement annoncé se moule parfaitement dans la mission qui lui est confiée sans pour autant déroger aux implications historiques attachées à sa personne autant qu'à son oeuvre sociale et spirituelle.

A l'inverse du mythe ou de la légende qui accompagnent le cheminement d 'autres initiés, Christos Kurios, autrement nommé le Christ, est bien, en ce sens et au-delà de son appartenance au plan physique et réactionnelle à l'espèce humaine, avec ses hauts et ses bas, le messie-sauveur, le Mashiah.

« L'homme qui cherche Dieu » en est convaincu.

Reste à présent à convaincre.

La grâce devrait y contribuer. (1)

 

BERNARD VADON

 

1/ Extrait de mon livre à paraître : « Les Noces de Lumières »

« Le croyant y trouvera – sans efforts – sa nourriture spirituelle ; l’athée sera d’abord surpris – ne présumons pas de ses réactions – mais la lente interrogation que chacun de nous se pose peut l’interpeler : et si c’était vrai ?

Denise Nahon (notes de lecture sur « Les noces de Lumières».

(2)  "Tel que les quatre évangélistes le décrivent, Jéshoua, le galiléen est, de sa naissance à sa mort, un fils d’Israël, de son temps et de son peuple, fidèle à son Elohïms et aux commandements de la Tora. »

André Chouraqui  ( Loucas – la Bible traduite et commentée)

Choix délibéré quant aux interprètes et à la simplicité du lieu qui ne retire en rien la dimension de ce beau et émouvant chant chrétien .

Rédigé par Bernard Vadon

Publié dans #J - 2 - B ( Journal )

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