DE RICHARD STRAUSS AU TELESCOPE SPACIAL « JAMES E. WEBB », OU QUAND NOUS EST CONTÉE « L’ODYSSÉE DE L’ESPACE », VERSION 2022 …
Publié le 29 Décembre 2021
BONNE ET PROSPÉRE ANNÉE 2022 !
Depuis 2019 les années se suivent et dans une forme d’adversité se ressemblent.
Le bouleversement sociétal est planétaire. Alors que la science avance à pas de géants, renvoyant le matérialisme dans l’inextricable forêt de l’irrationnel ; alors que la communication n’a jamais été aussi sophistiquée et que l’homme (et la femme) n’ont jamais si peu et surtout si mal communiqué, autant dire que la notion du modus vivendi n’a même plus lieu d’être dans une société en mal de repères.
L’année 2022 nous découvrira peut-être de nouvelles et bonnes raisons de voir et de vivre autrement.
En tous cas, un nouveau millésime invite toujours et traditionnellement à rêver.
Alors, rêvons ensemble pour une année de changements dans le bon sens du terme.
C’est en tout cas le vœu que je forme à votre intention.
Bonne et prospère – au sens propre de cet adjectif : être dans un état heureux – année 2022.
TEXTES MAJEURS ...
Du « Petit Prince » à « Ainsi parlait Zarathoustra », mon coeur (et mon âme) balancent. La sagesse de l’un n’ayant d’égale que celle de l’autre.
D’Antoine de Saint Exupéry à Friedrich Nietzsche, la fibre philosophique est évocatrice d’un monde en recherche perpétuelle de pleine satisfaction, autrement dit de bonheur. Il en ressort deux textes majeurs. Dans un style idiosyncratique et au-delà de toute rhétorique, le petit prince parle à notre coeur alors que Zarathoustra s’adresserait plutôt à notre esprit sinon à notre âme ; mais chacun, dans un style personnel, est imprégné d’une philosophie magistrale… Pour Zarathoustra (je cite) une forme de réalité toujours renouvelée s’impose :
« Ce qu’il y a de grand dans l’homme, c’est qu’il est un pont et non un but : ce que l’on peut aimer en l’homme, c’est qu’il est un passage et un déclin.
J’aime ceux qui ne savent vivre autrement que pour disparaître, car ils passent au-delà.
J’aime les grands contempteurs, parce qu’ils sont les grands adorateurs, les flèches du désir vers l’autre rive.
J’aime ceux qui ne cherchent pas, derrière les étoiles, une raison pour périr ou pour s’offrir en sacrifice ; mais ceux qui se sacrifient à la terre, pour qu’un jour la terre appartienne au Surhumain.
J’aime celui qui vit pour connaître et qui veut connaître afin qu’un jour vive le Surhumain. Car c’est ainsi qu’il veut son propre déclin.
J’aime celui qui travaille et invente, pour bâtir une demeure au Surhumain, pour préparer à sa venue la terre, les bêtes et les plantes : car c’est ainsi qu’il veut son propre déclin.
J’aime celui qui aime sa vertu : car la vertu est une volonté de déclin, et une flèche de désir.
J’aime celui qui ne réserve pour lui-même aucune parcelle de son esprit, mais qui veut être tout entier l’esprit de sa vertu : car c’est ainsi qu’en esprit il traverse le pont.
J’aime celui qui fait de sa vertu son penchant et sa destinée : car c’est ainsi qu’à cause de sa vertu il voudra vivre encore et ne plus vivre.
J’aime celui qui ne veut pas avoir trop de vertus. Il y a plus de vertus en une vertu qu’en deux vertus, c’est un nœud où s’accroche la destinée.
J’aime celui dont l’âme se dépense, celui qui ne veut pas qu’on lui dise merci et qui ne restitue point : car il donne toujours et ne veut point se conserver.
J’aime celui qui a honte de voir le dé tomber en sa faveur et qui demande alors : suis-je donc un faux joueur ? — car il veut périr.
J’aime celui qui jette des paroles d’or au-devant de ses œuvres et qui tient toujours plus qu’il ne promet : car il veut son déclin.
J’aime celui qui justifie ceux de l’avenir et qui délivre ceux du passé, car il veut que ceux d’aujourd’hui le fassent périr.
J’aime celui qui châtie son Dieu, parce qu’il aime son Dieu : car il faut que la colère de son Dieu le fasse périr.
J’aime celui dont l’âme est profonde, même dans la blessure, celui qu’une petite aventure peut faire périr : car ainsi, sans hésitation, il passera le pont.
J’aime celui dont l’âme déborde au point qu’il s’oublie lui-même, et que toutes choses soient en lui : ainsi toutes choses deviendront son déclin.
J’aime celui qui est libre de cœur et d’esprit : ainsi sa tête ne sert que d’entrailles à son cœur, mais son cœur l’entraîne au déclin.
J’aime tous ceux qui sont comme de lourdes gouttes qui tombent une à une du sombre nuage suspendu sur les hommes : elles annoncent l’éclair qui vient, et disparaissent en visionnaires.
Voici, je suis un visionnaire de la foudre, une lourde goutte qui tombe de la nue : mais cette foudre s’appelle le Surhumain » :
« Ainsi parlait Zarathoustra » (en allemand, Also sprach Zarathustra) un poème symphonique composé par Richard Strauss, inspiré du texte de Friedrich Nietzsche.
Son introduction grandiose fut rendue célèbre grâce au générique du film 2001, « l'Odyssée de l'espace » de Stanley Kubrick.
Une illustration de l'alignement entre la Lune, la Terre et le Soleil et celle de l'aube de l'humanité. Un film qui n’a pas pris une ride et qui, outre la preuve éclatante du génie visionnaire de Kubrick, s’inscrit aujourd’hui et de plus en plus dans une réalité qui dépasse la fiction.
Cette musique illustre par ailleurs la notion de triomphe du progrès jusqu’à cette singularité atypique propre au philosophe allemand quant au principe de « la volonté de puissance ».
Richard Strauss analysait d’ailleurs sa musique en filigrane de l’œuvre de Nietzsche :
« J'avais l'intention de suggérer, par l'intermédiaire de la musique, l'idée du développement de l'espèce humaine à partir de son origine et à travers les diverses phases de son développement, religieux et scientifique. »
FABULEUX VOYAGE
Personnellement, le décollage de la fusée Ariane 5 était-il à peine devenu réalité - et son précieux bagage, fruit d’une trentaine d’années de cogitations scientifiques internationales, emporté dans les airs pour un voyage aussi long que fabuleux voyage dont les seules caractéristiques donnent le tournis - que ma pensée s’est à nouveau positionnée sur le livre de Michel-Yves Bolloré et Olivier Bonnnassier (« Dieu, la science, les preuves ») que depuis sa parution – n’en déplaise aux pisse-vinaigre patentés - je n’ai de cesse de feuilleter au gré de mes interrogations physiques mais surtout métaphysiques autour d’une question clé : comment l’Univers, et singulièrement le nôtre, a t-il commencé ?
Un créateur sinon "un horloger" - Dieu en l'occurrence - pourquoi pas ?
Voltaire, qui ne manquait jamais de répartie, confiait à ce propos :
« L’Univers m’embarrasse et je ne puis songer que cette horloge existe et n’ait pas d’horloger. »
Le télescope spatial ultra sophistiqué – du nom de celui qui fut un brillant administrateur de la NASA et acteur principal de la réussite de la mission Apollo avec pour objectif de déposer un homme, en réalité trois, sur notre satellite permanent - lorsque sur son orbite (si toutefois d’ici là aucun impondérable ne vient briser le rêve) le beau et très cher « joujou » (qui a coûté la bagatelle de 9 milliards de dollars) sera pleinement opérationnel et tentera de percer, à plus d’un million de kilomètres, les mystères des premières galaxies, des trois noirs et autres signes de vie autour des exoplanètes ( situées en dehors du système solaire) nous aurons au moins la preuve, comme l’estimait Albert Einstein, que la connaissance s’acquiert par l’expérience et que tout le reste n’est que de l’information.
Le prix Nobel de physique Robert W. Wilson pose différemment la problématique relative à l’origine de l’Univers :
« L’une des réponses actuelles à ce problème est que nous faisons peut-être partie d’un « multivers » qui existe depuis toujours, de sorte qu’il se serait produit un nombre infini de Big Bang. Chacune avec des constantes physiques aléatoires. Selon ce point de vue, nous vivons dans l’un de ces univers qui a bénéficié des bonnes constantes initiales pour nous engendrer comme le décrit le principe anthropique bien connu. Mais selon moi, aucune de ces hypothèses ne propose une explication scientifique convaincante de la façon dont l’Univers a pu commencer. »
UN MYSTÈRE QUI RESTE ENTIER
« James E. Webb » a des chances de remettre en cause les réflexions historiques ou idéologiques; et l’ombre de Darwin ou de Galilée va recouvrir à nouveau la forêt de nos interrogations existentielles.
Car, en fait et c’est bien de cela dont il s’agit : savoir d’où nous venons et surtout où nous allons. C’est la grande interrogation pour le plus grand nombre d’habitants de passage sur cette planète.
"Adveniat regnum tuum ..." ou du graffiti alternatif au "street art" en passant par la poésie, l'oeuvre de Bansky interpelle et comme l'écrit Nietzsche : " ce que l’on peut aimer en l’homme, c’est qu’il est un passage et un déclin."
Aux prémices de ce leur ouvrage, Michel- Yves Bolloré et Olivier Bonnassies, entre deux hypothèses, à savoir s’il existe un Dieu créateur ou si l’Univers est exclusivement matériel, supposent une autre éventualité quant à reconnaitre que l’on pourrait aussi n’être que des créatures issues et dépendantes d’un créateur. Une évidence qui serait alors perçu, par un grand nombre d’entre nous, comme une remise en cause fondamentale de leur autonomie.
Même si les matérialistes purs et durs se trémoussent d’aise face à ce que pourrait laisser entrevoir le télescope géant véhiculé par Ariane 5. Les découvertes liées tant à la mort thermique de l’Univers et du Big Bang tout comme l’équation du réglage fin de l’Univers et du principe anthropique qui en résulte, sans oublier le fondement même des questions posées, n’éludant pas pour autant le dilemme du passage de l’inerte au vivant.
En ce temps d’année nouvelle, c’est bien ce qui importe à chacun : connaître la finalité de tout ce chambardement.
La situation sanitaire du moment affectant l’ensemble du système sociétal de la planète terre jusqu’à remettre en cause un fonctionnement mis en place par le vivant, ajoutant à la complexité du problème.
Plus que jamais, demain est ( ou sera ) un autre jour.
Néanmoins, le mystère reste entier sinon improbable quant aux révélations attendues via ce télescope géant et phénoménal, bourré de haute technologie, « fruit du travail des hommes » … clin d’œil facétieux à la prière eucharistique chrétienne. En somme, un beau rappel de la théorie du commencement. Et, en l’occurrence, toujours et au grand dam des savants matérialistes opposés à ce principe incontournable sinon à cette hypothèse fondatrice relative à la réalité (ou l’éventualité), d’un Dieu créateur et surtout d’admettre que l’Univers a bien eu un commencement et qu’il se dirige vers sa mort thermique.
N’est-ce pas Albert Einstein – l’un des pères de la physique quantique - qui estimait qu’il n’existe que deux choses infinies, l’univers et la bêtise humaine et qui concluait que pour ce qui est de l’univers, il n’avait pas de certitude absolue.
Que les croyances aient subi les retours d’avancées scientifiques et que de Galilée à Buffon en passant par Darwin, il se soit avéré que la Terre n’était pas le centre du monde et que son âge présumé serait passé de 6000 ans à 4,5 milliards d’années ou encore que l’évolution serait le fruit d’une sélection naturelle, importe finalement peu. Tout comme l’idée d’un concordisme. La lecture du livre de Bolloré et de Bonnassiers suscite en moi autant le sentiment d’un mariage que d’un affrontement entre science et religion sinon l’espoir de comprendre le mystère de la création.
L’idée de l’expansion de l’Univers est effectivement un fait unanimement reconnu. Jusqu’à ce que la température ambiante ne frise le zéro absolu. D’où sa mort programmée.
Et le fait que certains scientifiques s’en tiennent à l’atemporalité de l’Univers n’enlève rien aux raisons toujours mystérieuses qui entourent la création de l’Univers.
Un créateur – Dieu en l’occurrence – pourquoi pas ?
Des prophéties aux manuscrits de Qumrân sans oublier les récits de la Genèse et de la Bible, autant de « pistes » peut-être singulières mais en tout cas truffées d’énigmes troublantes.
En déclarant que Dieu ne joue pas aux dés, Albert Einstein tournait le dos au hasard et partant, écornait quelque peu le principe de la mécanique quantique. Ainsi que ceux édictés par certains scientifiques considérant qu’on ne leur fera pas prendre des vessies pour des lanternes.
Autant dire, en réponse à ceux-là, que si le mariage de la science et de la religion n’est pas forcément de circonstance, au-delà de la physique quantique et de l’astrophysique l’association sinon l’examen de leurs réflexions au nom du pourquoi et du comment peuvent contribuer au progrès de la connaissance de cet infini dont parlait Einstein.
C’est bien l’essentiel.
Bernard Vadon
« J'avais l'intention de suggérer, par l'intermédiaire de la musique, l'idée du développement de l'espèce humaine à partir de son origine et à travers les diverses phases de son développement, religieux et scientifique. »