ANNIE CORDY ET MOI : C’ÉTAIT HIER !
Publié le 15 Septembre 2020
A Cannes, en compagnie d'Annie Cordy : l'ivresse d'une belle rencontre.
« L’amour peut se passer d’estime, pas l’amitié » affirmait avec sa gouaille légendaire Arletty, une autre légende, entre autres, de la vie culturelle (n’ayons pas peur des mots) internationale, celle qui se joue des marqueurs temporels.
J’ai souhaité attendre que passe, précisément, un peu de temps et que la sérénité s’impose à nouveau, sur le site du cimetière de l’Abadie, à Cannes, où mes obligations de journaliste à Nice Matin m’ont parfois conduit, pour revisiter quelques souvenirs avec Annie Cordy que j’avais rencontrée en des moments autrement générateurs de gaité et de joie de vivre.
HONNEUR SUPRÊME
Recommandé auprès d’Annie Cordy par mon ami Gérard Gustin (le chef d’orchestre et le compositeur préféré d’Annie (on lui doit avec Jacques Mareuil les mégas-tubes de la chanteuse et entre autres la comédie musicale : « Envoyez la Musique »)qui me fit l’honneur d’enregistrer avec son épouse Nelly Gustin – alias Nelly Périer – un de mes titres « Au tout petit matin de l’été 42 » dont il avait composé la musique) je proposais donc timidement à Annie une jolie valse intitulée « Tournent les manèges ». Tata Yoyo - alias la baronne anoblie en Belgique en 2005, date des lettres patentes, lui accordant concession de noblesse personnelle avec le titre de baronne et dont la devise illustre bien la personnalité de celle qui l’a choisi (« La passion fait la force ») - estima gentiment l’oeuvre charmante mais peu en phase avec son répertoire autrement populaire.
Une autre de mes chansons, « Sister Love » écrite sur une musique de François Orenn, qui remporta le Prix des discothèques lors de La Rose d’Or d’Antibes Juan les Pins, ne la laissera pas insensible. Finalement, ce sera Dany Dauberson, chanteuse spécialiste de musique de jazz mais aussi actrice ( elle joua dans « Par ici la sortie », « du rififi à Paname » ou encore dans « Soirs de Paris ») qui eut ses heures de gloire dans les années cinquante, qui inscrira une autre de nos compositions ( « Tournent les manèges ») à son répertoire de tournée d’adieu à la scène, entre une chanson de Gilbert Bécaud et une autre de Jacques Brel. Honneur suprême pour de jeunes auteurs jusqu’alors inconnus. Une belle et encourageante consolation.
Avec « Tata », comme dans la touchante chanson de Grégory Lemarchal, longtemps nous resterons amis et nous aurons bien d’autres occasions de nous revoir dans la jolie propriété du bonheur, sur les hauts de Cannes.
Bernard VADON