« Toutes les opinions sont-elles bonnes à dire ? » DU CLIMAT AUX PEURS SOCIALES IRRATIONNELLES, LA CONNERIE HUMAINE A ENCORE DE BEAUX JOURS DEVANT ELLE !

Publié le 21 Novembre 2019

“Il n'est point de bonheur sans liberté, ni de liberté sans courage.”  estimait Périclès homme d’État athénien, orateur et stratège grec qualifié aussi quarante années durant selon Plutarque, de « premier citoyen de sa patrie » dont le nom a fortement imprégné son siècle.

 

Ce qui ne retire en rien la réalité que certains n’hésitaient pas à considérer comme un monde de pureté alors qu’il en était tout autrement.

Et cela au-delà d’un polythéisme nourris de divinités anthropomorphisée. Le délire a de tous temps affecté le monde des religions.

Il n’empêche que les Grecs ont quand même élaboré des principes élémentaires propres à forger sens et valeur à l’existence humaine.

Exit donc la réputation surfaite de « miracle grec » et partant de terre privilégiée occupée par des hommes modèles.

Comme le font remarquer quelques historiens, Athènes servait effectivement d’exemple sans être forcément représentative de toute la Grèce. 

Quant à Périclès, il s’efforce de pérenniser une politique sociale populaire. 

Par ailleurs et au grand dam de l’aristocratie, il instaure une indemnité de deux oboles par jour versée à tous les citoyens occupant la place de jurés au sein du tribunal populaire d’Athènes et cela afin de compenser les bénéfices d’une journée de travail. Elle sera plus tard élargie à d’autres corps civiques de la société et confortera la notion « péclienne » de la démocratie, régime politique initié par le peuple. Les prémices de la démocratie participative et de la fierté civique sont scellés.

 

Quant aux chantiers pharaoniques lancés par Périclès, ils permettront tout naturellement de fournir du travail à l’ensemble des corporations sans oublier les pauvres.

L'Idéal type de l'homme d'État parfait ... à faire rêver aujourd'hui !

 

ISLAMOPHOBIE 

Au plan strictement sociologique et avant l’heure des diatribes actuelles « Personne n’aurait trouvé mauvais que Périclès aimât des jeunes gens, ni qu’il traitât mal sa première femme, mais on était scandalisé qu’il considérât la seconde comme un être humain, qu’il vécût avec elle au lieu de la reléguer dans le gynécée (l’appartement des femmes dans les maisons grecques et romaines) , qu’il invitât chez lui des amis avec leurs femmes. Tout cela était trop étonnant pour être naturel et Aspasie – sa compagne -  était trop brillante pour être une honnête femme. »

Autres temps, autres mœurs sinon autre morale. Que l’on pourrait aujourd’hui et facilement, accorder au pluriel.

 

Illustration récente sur le plateau d’une des nombreuses chaînes d’informations de l’actuelle mouvance médiatique après qu’un fameux néologisme – islamophobie – se soit invité dans la rue, précurseur d’autres thèmes dans le genre.

 

La dernière tocade aux effluves mondialistes (sans pour autant que le phénomène de dérèglement climatiques soit uniquement une vue de l’esprit sinon une réelle préoccupation) personnifiée par une certaine Greta Thunberg dont la prestation télécommandée, c’est le moins que l’on puisse dire, n’a pas fait l’unanimité, nourrit quant à elle cette singulière boulimie d’informations tous azimuts. 

Et Laurent Alexandre, le chirurgien aux activités professionnelles multiples, qui s’était distingué à propos de la jeune suédoise après avoir repris des informations fournis par ses parents, et déclarant sans ambages (sic) : « qu’il n’aimerait pas avoir des TOC graves, une dépression infantile, un mutisme sélectif, un Asperger avec monoidéation (forme d’autisme) et des troubles alimentaires graves me conduisant à être minuscule ; je respecte l’enfant malade mais je regrette sa manipulation. » a donné, l’autre soir, sa version des multiples formes de néologismes divisant la société de l’homophobie à l’antisémitisme, en passant par l’islamophobie dont « le Canard Enchaîné » rappelle que le mot a été inventé par des anthropologues français au début du XXe siècle, en même temps que les mots « racisme » et « xénophobie ». Le mollahs n’ayant fait que le reprendre pour leur propagande. 

 

De quoi alimenter l’argument de l’émission : Toutes les opinions sont-elles bonnes à dire ?

Pour en débattre, le casting de l’émission n’était pas des plus médiocres comme c’est souvent le cas sur les plates-formes médiatiques. L’explication se trouvait peut-être dans le nombre et la diversité des invités.

Au-delà de la sensibilité des sujets, même si l’exaspération des français reste récurrente à leur évocation ou à leur manifestation, la nation n’a jamais été en péril et point n’est besoin d’en appeler à la république salvatrice.

N’en déplaise à quelques vieux chevaux de retour de la politique politicienne d’hier – Maître Georges Kiejman, par exemple – et à un quarteron de féministes pour certaines enragées, particulièrement après que le provocateur de service, Alain Finkielkraut, eût lancé l’une des bombes verbales de la soirée dont il a le secret en déclarant que « le fanatisme égalitaire risquait de tuer la liberté. »

Sans parler de sa théorie du viol qu’il fallait comprendre au cinquième degré minimum !

Autant dire que les mythiques sketches des Pierre Desproges dans le rôle d’un antisémite ou encore d’un inénarrable Coluche anti-arabe sans compter avec l’épisode du mariage de Coluche avec Le Luron à faire tomber d’inanition le moins enragé de la ridicule et en tout cas un tantinet contestable « Manif pour Tous », il y avait de quoi régaler quelques esprits évolués. Mais voilà … 

Inénarrables et inoubliables Pierre Desproges, Coluche et Thierry Le Luron : un humour décalé sinon une forme de liberté d'expression qui aurait à ce jour quelques difficultés à passer ... 

 

IDEAL TYPE

Les médias restant finalement les seuls catalyseurs de ces épiphénomènes par une forme d’actualisation et des analyses plus subjectives que suggestives.

Sans aller jusqu’à conclure que nous sommes restés sur notre faim, l’absence de dialogue et d’indulgence laissait couver une conclusion peu glorieuse soulignée élégamment pourrait dire (par deux journalistes, une américaine et un suisse, invités pour la circonstance. Et cela, au terme d’échanges qui s’achevèrent, à la grande panique du présentateur attitré de la chaîne, dans un regrettable et minable tohu-bohu.

Nul doute que Marianne dût en perdre son bonnet phrygien !  

 

Finalement, tout en étant claire, la définition du Larousse à propos du néologisme traduisant l’hostilité avec l’islam et les musulmans – entre autres -  n’a pas fini de faire débat.

Pataquès à suivre donc quant aux discriminations envers les musulmans, les juifs, les noirs et les homosexuels en filigrane de l’un des fleurons de notre république, à savoir de protéger la liberté tout court en général et d’expression en particulier sans pour autant laisser la porte ouverte à du n’importe quoi.

Du travail sur la planche !

Jusqu’à Philippe Val finalement le plus crédible qui a fait un flop. A n’y plus rien comprendre ! 

 

Quant  au philosophe Roger-Pol Droit auquel appartenait le dernier mot dans ce bourdonnement d’hyper-irritabilité manifeste, il n’eut pas d’autre échappatoire que d’en appeler à la tolérance qui, selon lui, consiste à poursuivre le dialogue avec celui avec qui on est en désaccord. Bon courage !     

Alain Finkielkraut : "Le fanatisme égalitaire risque de tuer la liberté."

Pour en revenir à Périclès, alors que certains analystes assimilent sa présumée « passivité » au symbole du « pathos dans la raison, du désespoir dans le monde et de l’éventualité du désastre » d’autres, en revanche, considèrent que l’humanisme athénien n’était pas une vaine expression de la liberté, attestant que Périclès témoigne de l’idéal type de l’homme d’État parfait - entendons dans la Grèce antique - qui a toujours milité pour la défense de la démocratie.

A l’approche d’un nouvel et important millésime, tous les doutes sont permis et on peut encore se poser bien des questions !

Et pour certains se bercer de quelques illusions … perdues !

 

Bernard VADON