MAROC Le Rallye Aïcha des Gazelles, le seul Rallye-Raid hors-piste 100% féminin au monde : carte blanche à Jamila Fruchart et Corinne Tisserand.

Publié le 16 Octobre 2018

Jamila Fruchart et Corinne Tisserand : l'aventure délaye en plein réel des oasis de ferveur et d'intensité ...
Jamila Fruchart et Corinne Tisserand : l'aventure délaye en plein réel des oasis de ferveur et d'intensité ...
Jamila Fruchart et Corinne Tisserand : l'aventure délaye en plein réel des oasis de ferveur et d'intensité ...
Jamila Fruchart et Corinne Tisserand : l'aventure délaye en plein réel des oasis de ferveur et d'intensité ...
Jamila Fruchart et Corinne Tisserand : l'aventure délaye en plein réel des oasis de ferveur et d'intensité ...

Jamila Fruchart et Corinne Tisserand : l'aventure délaye en plein réel des oasis de ferveur et d'intensité ...

 

Après l’Algérie déjà « vue du ciel » et l’intérêt suscité par cette initiative originale, le célèbre photographe a changé de territoire mais pas de technique. De tonalité géopolitique également.

Autre stratégie dans les deux modèles du genre, ainsi ce n’est plus ras les pâquerettes que l’objectif opère mais à la barbe des étoiles. Ou presque.

En tout cas, le résultat est une fois encore garanti.

Yan Arthus-Bertrand a donc finalement préféré prendre de la hauteur ce qui au demeurant a au moins l’avantage de gommer les imperfections sinon les laideurs du quotidien.

L’œuvre n’en est que plus léchée, comme on dit.

Et après tout, pourquoi pas.

Clin d’œil du hasard (auquel je ne crois guère) mais ce n’est pas sans une agréable surprise que j’ai découvert en partant, via les documents dont je dispose, sur les traces du prochain rallye Aïcha des Gazelles du Maroc (le seul au monde de ce type cent pour cent féminin rassemblant des femmes venues de tous bords professionnels et aussi de nombreux pays étrangers) et notamment parmi les partenaires et acteurs de l’événement, le nom de l’association Yann Arthus Bertrand (Fondation Good Planet) .

 

UNE VISION DE L’HUMAIN

Souvenez-vous : « Le Maroc vu du ciel » … une vision relativement idéaliste du sujet. Je dirais artistique sinon irréelle allant dans la mouvance de ce qu’écrivait Raoul Dufy :

« Les yeux sont faits pour effacer ce qui est laid ». 

 Théorie que le rythme lent imposé aux images ne fait qu’accentuer gommant en quelque sorte tout ce qui pourrait rendre aux mouvements de la vie de tous les jours de ces femmes et de ces hommes mais aussi de ces animaux et particulièrement les chevaux autrement brusques sinon violents face aux retournements de la vie sur terre où finalement tout n’est pas si rose pour tout le monde, en tout cas un rythme autrement privilégié.

Une vision de l’humain quasi idyllique un peu dans la mouvance d’un Pierre Bonnard qui constatait, quant à lui, que l’œuvre d’art est un arrêt du temps. On pourrait préciser plus encore :

 « Au bon moment. »

Arthus-Bertrand ne s’y est pas trompé. Sinon que cette fois, et par l’entremise des femmes, le spectacle se déroulera directement en prise directe avec le terrain. Et quel terrain : le désert !

 

Carte blanche leur sera donnée dans le respect draconien d’un règlement où le temps n’est pas une affaire de vitesse mais plutôt d’endurance.

L’opportunité d’apprécier la singulière couleur du désert et du ciel qui transcende la réalité et surtout la réinvente avec bonheur.

Manifestement et dans tous les sens de l’expression, la perfection est quasiment au rendez-vous.

Pour le plaisir des yeux, sans conteste. Mais aussi de l’intelligence et de l’esprit.

Que ce soit dans la magnificence et la violence des déchirures rocheuses du Haut-Atlas ou dans la tendresse des étendues verdoyantes d’un Haouz à l’infini.

Par exemple.

Ou encore dans ces douars fondus dans la grisaille des vallons profonds ou perchés sur des promontoires rocheux comme pour défier ce ciel où se cache l’Eternel que l’on adore ou, selon, que l’on craint.

 

UNIQUE EN SON GENRE

Pourtant, ce Maroc, plutôt cette vision de l’Empire chérifien via l’objectif génial d’Arthus-Bertrand, doit aller bien au-delà de l’exploit sportif.

Comme dirait Matisse, une œuvre d’imagination se nourrit aussi d’espace et de profondeur.

Ce qui n’occulte en rien – bien au contraire - le volet humanitaire de cette compétition un peu hors normes et qui se veut proche, par tous les moyens et les possibilités offertes, d’une population attachante mais sensible à la main tendue. Quoi de plus humain et naturel.            

Donc, unique en son genre. Ainsi,  le Rallye Aïcha des Gazelles rassemble annuellement et depuis 1990 dans le désert marocain des femmes de nationalités diverses.

Le principe : pas de vitesse, pas de GPS mais une navigation à l’ancienne, en hors-piste avec un mot clé et magique, l’aventure avec tout ce que ce mot apporte de surprises rencontrée, selon, à bord d’une voiture, d’un camion ou d’une moto.

Jamila Fruchart, en qualité de pilote, a fait le choix d’un 4/4 et sera accompagnée d’une coéquipière en la personne de Corinne Tisserand comme navigatrice.

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Le rêve, la fascination mais aussi et surtout les surprises font partie de ce voyage dans l’inconnu ou le quasi inconnu.

Du Jebel Siroua à l’Anti-Atlas.  Un monde insolite mais unique sec et pierreux fait de dunes et parfois d’oasis mais surtout un monde du silence un peu à l’image de celui vanté par Jean-Yves Cousteau, sous la mer cette fois.

D’ailleurs le désert n’est-il pas comparé à la mer, une mer minérale où le sable est roi ?

La vie est parfois faite de rencontres ou de décisions sinon d’opportunités pouvant du jour au lendemain donner une impulsion soudaine à un quotidien ordinaire. Ce fut un peu le cas de Jamila Fruchart et de Corinne Tisserand encouragées par leurs proches pour finalement se lancer dans une aventure au demeurant excitante par les imprévus portés par la démarche.

Ensuite, il convient de revenir sur terre et de prendre en compte les éléments matériels notamment qu’exige une pareille démarche.

ENGAGEES ET SOLIDAIRES

Jamila Fruchart s’identifie à ces femmes que rien n’arrête surtout lorsqu’il faut se dépasser, ces gazelles, comme on les appelle, et que les occidentaux raillent quelque peu mais dont l’origine, flatteuse à mes yeux, vient du Persan, ghazâl, et se rapporte à ces petites antilopes, élancées, agiles, rapides et élégantes. Son parcours personnel, professionnel et familial en atteste : une femme manifestement de tête, selon l’expression familière. Rompue aux aléas d’un quotidien qui, pour elle comme pour le plus grand nombre, est semé de difficultés de toutes sortes d’impondérables avec lesquels il faut faire.

Ce projet de rallye ne pouvait donc et en soi qu’ajouter à sa soif de nouveauté, de surprises et de confrontation avec elle-même.

Manifestement, une femme du temps présent qui ne peut que transmettre son enthousiasme à une coéquipière tout autant friande de ces lendemains en forme d’enrichissement personnel et d’expérience à partager avec l’ensemble des acteurs de l’aventure et aussi ces populations que ces deux femmes, entrepreneuses de profession et mères attentionnées – épouses également -  rencontreront au long de ce périple propre à mettre en exergue le courage, le dépassement de soi, la loyauté, l’entraide et l’engagement solidaire :

« Femmes engagées et solidaires, les gazelles sont toujours plus nombreuses à vouloir vivre avec nous cette grande aventure.Le rallye devient le terrain d’expression de la femme moderne, celle qui jongle aisément entre son travail, les enfants, son mari, ses amis.  Le Rallye lui permet de se dépasser en devenant une gazelle. Une aventure qui souvent leur donne envie de changer de vie et celle de ceux qui les entourent.Elle devient l’héroïne d’une aventure auprès de son entourage et l’héroïne de sa propre vie. Même si certains tentent de le copier, il reste le rallye raid authentique depuis 28 ans, unique, inimitable, original.Notre engagement solidaire et écoresponsable, la fidélité de nos partenaires nous permettent de croire à cette aventure : il nous ramène tous à cette notion d’humanité essentielle, il constitue l’aventure d’une vie. » confie Dominique Serra, Créatrice et directrice générale de l’événement.

Pour l’heure, le « top » de l’aventure est déjà donné.

Jamila, comme l’ensemble des concurrentes sans oublier sa partenaire, s’emploie à coordonner l’opération au plan matériel et singulièrement interpelle les sponsors susceptibles de les assister financièrement tout en profitant pour eux de l’impact commercial en retour.

Dans ce challenge, il faut se préparer physiquement et je dirais intellectuellement pour ce qui est de la partie navigation. S’habituer en particulier aux conditions parfois extrêmes des contrées désertiques.

Jamila et Corinne sont pourrait-on dire déjà en piste, psychologiquement et prêtes à se lancer – du 15 au 30 mars prochains -  dans cette vingt neuvième édition du Rallye Aïcha des Gazelles.

Comme l’écrivait dans son texte « L’aventure, l’ennuie, le sérieux » Vladimir Jankélévitch :

« L’aventure déblaye en plein réel des oasis de ferveur et d’intensité.  Elle redonne vie à l’instant picaresque, exalte le délicieux décousu de l’existence. » 

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Bernard VADON

 


Jamila Fruchart, Docteur d’Université en chimie organique et macromoléculaire, mariée, 2 enfants.  Elle a dirigé un groupe de recherche au sein du Département d’Athérosclérose à l’Institut Pasteur de Lille, France. Après avoir lancé et dirigé le Département de Biochimie, elle a occupé le poste de Vice Présidente Recherche dans la société Genfit, France. Elle est cofondatrice et Présidente de la fondation cœur et diabète au Maroc.  

  

Corinne Tisserand, Allemande élevée en Asie, a étudié aux États-Unis à l’université Brown et fière maman de 3 filles. Après une carrière en banque d'investissement chez Lazard Frères et en marketing du luxe chez LVMH, elle a déménagé avec sa famille à Londres, Paris, Tokyo, Milan, Madrid et Rio de Janeiro. Elle aussi à l’origine d'Alma Mater Education opérationnel en Amérique du Sud et en Europe

Rédigé par Bernard Vadon

Publié dans #J - 2 - B ( Journal )

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