A Marrakech : Quand la musique fait son cinéma.

Publié le 24 Novembre 2017

Quelques images du dernier récital-conférence ...
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Quelques images du dernier récital-conférence ...

Soirée musicale commentée par Bernard Vadon avec la complicité du pianiste Michel Chanard, du pianiste invité marocain, Imad Ben Addi et de Philippe Jayat (Hugo).

 

 

 

Au programme, quelques compositions les plus représentatives de   l’art cinématographique international et un « quiz time movies ».

Un apéritif dînatoire a mis un terme convivial à cette soirée où l’on notait la présence de Nicole Merville alto au symphonique de Paris - le consul général de France, Philippe Casenave appelé in-extremis à ses obligations consulaires était excusé. Il était représenté par Catherine Staracci, consule générale adjointe.

Cette séquence sur la musique et le cinéma était particulièrement dédiée à Giselle Casadesus, Danielle Darieux et Jean Rochefort récemment disparus.

 

« Musique et Cinéma » : deux mots à la puissance d’évocation irrésistible...

Mais qu’est-ce qu’une bonne musique de film ? Doit-on l’entendre ou l’oublier ?  De quelle façon sert-elle l’image ?

De « Fantasia » à « Psychose », des comédies musicales aux westerns italiens, de la Nouvelle Vague aux documentaires rock, de l’accompagnement des films muets aux chansons écrites pour le cinéma et devenues des tubes... il existe autant de rencontres entre musique et cinéma qu’il existe de films !

En clair, sinon en résumé, musique classique et cinéma forment un vieux couple, tantôt, distants tantôt, très proches, selon les époques et les modes.

La musique de film est donc en général, et je dirais naturellement, la musique utilisée pour un film et souhaitée par le réalisateur ou le producteur. Ou les deux ensemble.

Nous avons essayé en moins d’une heure – une mission quasi impossible pour reprendre une série cinématographique -  de faire le tour de cette union entre ces deux expressions artistiques en choisissant quelques titres de films pour certains mythiques. En tout cas, entrés dans la mémoire populaire. « Ben Hur » sera notre première illustration de cette complémentarité musique et cinéma.

 

(Ben Hur)

 

Ben-Hur est un film américain de William Wyler sorti en 1959.

  • Adapté du roman Ben-Hur : A Tale of the Christ » de Lewis Wallace paru en 1880.
  •  Ce péplum épique dont l'action se situe au premier siècle, est un monument de l'histoire du cinéma par l'ampleur de sa mise en scène et des séquences à très grand spectacle.
  • Il est l'un des trois films les plus primés à Hollywood avec onze Oscars.

 

Le dernier plan du film nous montre un berger conduisant ses brebis devant le calvaire et les trois croix qui se découpent sur le ciel d'une aube nouvelle, tandis que les chœurs de la chapelle Sixtine entonnent un alléluia.

Le compositeur Miklós Rózsa s’est inspiré des Nocturnes de Claude Debussy (notamment pour le morceau intitulé « La maison de Hur ») de « Pierre et le loup » de Sergueï Prokofiev et des Fantaisies de Ralph Vaughan Williams.

 

C’est le prélude et love theme, grâce à une transcription pour piano, que nous allons écouter.

(piano)

 

 (Oblivion) Enrico IV

 

« Oblivion » est un tango dont seul l’argentin Piazzoll  avait le secret.

La ligne mélodique principale accentue le spleen sous-jacent à cette oeuvre qui traite musicalement le douloureux sentiment de l’oubli.  « oblivion » étant le terme poétique en anglais désignant cette pénible réalité.

  •  

Piano

 

« Diamants sur canapé » (1961) avec Audrey Hepburn

qui chante « Moon River »

 

« Moon River » est une chanson écrite par Johnny Mercer, composée par Henry Mancini et interprétée par Audrey Hepburn dans le film de l’américain Blake Edwards, « Diamants sur canapé » sorti en 1961 et adapté de l’œuvre de Truman Capote.  Elle sera récompensée par l'Oscar de la meilleure chanson originale en 1962. Audrey Hepburn décrochera également avec ce film l’Oscar de la meilleure actrice.

 

Le film « Diamants sur canapé » (Breakfast at Tiffany's) raconte l’histoire de la naïve et fantasque Holly (Golightly) dont la robe fourreau noire portée par AH dans la séquence d'ouverture est devenue mythique.

Elle sera adjugée aux enchères à Londres en 2006 pour la somme de 800.000 dollars. Quant à la robe rouge à pois qu’elle porte dans le même film a été vendue à New-York, en 2007, pour la somme de 192.000 dollars.

Enfin, la chanson qu’Audrey Hepburn interprète dans le film et intitulée « Moon River » a valu, au compositeur Henry Mancini et au parolier Johnny Mercer, l'Oscar de la meilleure musique de film.

 

Quant à l’épilogue poétique de la chanson  « Moon River» reprise par de nombreux artistes, dont Louis Armstrong, il révèle la triste fin de l'histoire :

 

« Nous voici arrivés au point


Extrême de l'arc-en-ciel,


Réunis sous son dôme,


Mon ami d'aventure


Rivière-de-Lune et moi. »

 

 « Casino Royale »,

 

Il s’agit d’un James Bond réalisé par Martin Campbell (2006) avec une musique originale de David Arnold qui occupe 80% de la durée du film. Elle est composée d’un ensemble d'œuvres musicales incorporées dans la bande son, y compris une chanson interprétée par Chris Cornell et écrite par David Arnold.

En outre, les séquences d'action présentent la particularité d'un mixage de la musique avec les bruitages..

 

Piano

 

L’immense succès en salle de la comédie douce-amère réalisée par Yves Robert et intitulée « Un éléphant ça trompe énormément » fut à l’origine d’une suite  « Nous irons tous au paradis » avec laquelle elle forme un diptyque agréable sans pour autant atteindre la dimension d’un « Nous nous sommes tant aimés » de Ettore Scola.

 

Ces films distillent une petite musique attachante, qui confirme le savoir-faire d’Yves Robert : « Des Copains d’abord » à « Salut l’artiste ».

 Ce cinéaste s’est aussi voulu le chantre de l’amitié masculine.

 

Dialogué par Jean-Loup Dabadie, imprégné de l’univers de Claude Sautet, le récit est d’un classicisme très « années 70 ».

 

Vladimir Cosma signe sous le titre « Hello Maryline » la musique de ce film d’Yves Robert avec à l’affiche Danielle Delorme et Claude Brasseur notamment mais aussi et surtout Jean Rochefort qui nous a quitté il y a quelques jours seulement et auquel nous dédions cette séquence.

Jean Rochefort, grand seigneur du cinéma français, qui peaufinait alors devant la caméra son personnage de « cavaleur ».

C’est aussi Claude Brasseur, dont la composition d’homosexuel viril et intégré était audacieuse pour l’époque.

Enfin, les figures féminines ne sont pas oubliées : d’Anny Duperey, parodiant Marilyn dans « Sept ans de réflexion »  à Danièle Delorme, épouse du cinéaste et ex-jeune première des années 50  qui fit un come-back remarqué à l’écran.

De leur côté, Marthe Villalongua et Guy Bedos interprètent dans ce film les passages les plus drôles.

 

 

Le film Amadeus relate l’existence tumultueuse de Mozart d’une façon que certains ont parfois jugé excessive, violente même et en contradiction avec la divine musique de ce grand compositeur.

Les premières mesures de la 25ème symphonie  constitue la ligne musicale maîtresse de ce film réalisé par Milos Forman avec Tom Hulce dans le rôle d’un Mozart à la personnalité singulière et inhabituelle. Murray Abraham, quant à lui, a endossé l’habit d’un Antonio Salieri rival insupportable et jaloux de Mozart.

Enfin, Elisabeth Berridge incarne Constance Mozart.

 

Plus que jamais dans ce beau film la musique dialogue avec l'image.

 

« Amadeus » avec sa référence mozartienne est un bel exemple du genre et de cette osmose entre le cinéma et la musique classique.

 

Imad Ben Addi – Premier prix du Conservatoire de Marrakech – illustre cette particularité en interprétant deux courtes pièces de Beethoven et de Mozart.

 

 

« Autant en emporte le vent » 1950

Vivien Leight et Clark Gable – Scarlett O’Hara – Rhett Buttler.

 

Musique de Max Steiner « Tara’s Theme » (Tara est le nom d’une grande plantation de coton appartenant à la famille de Scarlett O’Hara))

 

Autant en emporte le vent (Gone with the Wind) est un film américain réalisé par Victor Fleming réalisé en 1939 et adapté du roman éponyme de Margaret Mitchell paru en 1936.

Acteurs principaux Clark Gable et Vivien Leigh.

Le film raconte l'histoire de la jeune Scarlett O'Hara et du cynique Rhett Butler sur fond de guerre de Sécession.

Il met également en scène Leslie Howard et Olivia de Havilland.

Écrit par le scénariste Sidney Howard et réécrit, dans l'urgence, par Ben Hecht le film a reçu huit Oscars dont celui du Meilleur film et du Meilleur réalisateur.

En 1998, Autant en emporte le vent est considéré par l'American Film Institute comme le 4e meilleur film américain de l'histoire du cinéma dans la catégorie « films épiques » et figurait, en 2008, en troisième position au palmarès historique des films les plus regardés en France.

En janvier 2014, après correction de l'inflation, il est considéré comme le plus gros succès de l'histoire du cinéma avec 3,44 milliards de dollars américains de recettes.

 

« Tara’s Thème » (Tara est le nom de la plus grande plantation de coton appartenant à la famille de Scarlett O’Hara) a été composé par Max Steiner dont le parrain était Richard Strauss. Il a étudié la musique avec Gustav Mahler et Johannes Brahms. Une référence !

En 1933, la bande originale de « King Kong » lance sa carrière.

Il compose alors pour des dizaines de films parmi lesquels « Casablanca », « Ils n'ont que vingt ans «  et bien sûr « Autant en emporte le vent ».

Jean Dubé en a notamment fait un très bel arrangement

 

Michel Chanard  en jouera une version pour piano.

 

« Les Demoiselles de Rochefort »

 

Si « Les Parapluies de Cherbourg » est entièrement chanté, « Les Demoiselles de Rochefort » se rapproche plus des canons de la comédie musicale hollywoodienne attestée par la présence de Gene Kelly et de Georges Chakiris tout juste débarqués de West Side Story.

 

C'est le film le plus optimiste et le plus enlevé de Jacques Demy, le seul où le spleen éventuel des personnages est balayé par un geyser de musiques, de danses et de couleurs et par un happy-end sans nuages.

Voilà pour l’ambiance.

 

Certes, la complicité de Jacques Demy avec Michel Legrand était essentielle à la mise en oeuvre des « Parapluies de Cherbourg »  Palme d’Or au Festival de Cannes en 1964).

A ce propos, Catherine Deneuve se souvient du film hors normes qui fit d’elle une star :

« C’était vraiment comme un opéra, entièrement chanté, et cela posait des problèmes à priori insurmontables. Ce qui est étonnant, c’est la magie avec laquelle tout cela s’est fait, puisque le film est entièrement tourné en play-back…

 

La mise en scène était établie sur un minutage prévu d’avance, sans savoir dans quel décor et dans quel lieu nous allions tourner à ce moment-là. Toute la musique était enregistrée. Le film existait sur disque avant même d’être tourné. C’était très étrange. »

 

Ces exemples attestent que, par la volonté d’un auteur, la musique peut être présente dès la conception du film. Elle accompagne toutes les phases ultérieures de la réalisation. C’est le cas pour Michel Legrand.

 

Dernièrement et pour fêter les cinquante ans  des "Demoiselles de Rochefort", Michel Legrand a offert au Grand Rex à Paris, une "Suite Orchestrale des Demoiselles", un concert réunissant l’ensemble des thèmes du film.

 

Ce soir, nous vous invitons, avec Michel Chanard, à fredonner les mesures de ce thème-concerto que l’on retrouve dans le film.

(Michel Chanard joue les premières mesures reprises par l’assistance)

 

Laurence d’Arabie – (1962) –Musique de Maurice Jarre.

Pendant la Première Guerre mondiale, l'officier du Royaume-Uni Thomas Edward Lawrence conseille aux Arabes du chérif Fayçal ibn Hussein de se révolter contre les Turcs de l'Empire Ottoman et de fonder une nation arabe indépendante moderne.

L’officier prendra le nom devenu mythique de Lawrence d’Arabie dont l’épopée a donné naissance à un film d'aventure historique britannique réalisé par David Lean et sorti sur les écrans en 1962.

Il est donc inspiré de la vie de Thomas Edward Lawrence, dont le rôle au cinéma est superbement tenu par Peter O'Toole.

 

Maurice Jarre (père de Jean-Michel Jarre)  a imprimé son style musical dans cette production mythique.

D’ailleurs, sa carrière hollywoodienne ne démarrera véritablement qu'en 1962 avec précisément « « Lawrence d'Arabie ». Cette composition s’inspire curieusement du concerto pour piano d'Edouard Lalo.

 (Quelques mesures seront jouées au piano par Michel Chanard)

 

Le rythme est grandiloquent et les thèmes envoûtants.

Un penchant manifeste pour le leitmotiv et surtout un lyrisme qui se nourrit des mélopées orientales avec une grâce infinie.

En somme, un style, celui, inimitable, de Maurice Jarre.

 

 

 « L’AGE DE GLACE 2 (2006) »

 

« L’ Adagio de Spartacus » a été composé par Aram Khatchaturian pour illustrer musicalement le film d’animation américain réalisé par Carlos Saldanha « L’Age de glace 2 » réalisé en 2006.

Sur ce même thème musical, le Bolchoï  avait donné un ballet intitulé précisément « Spartacus »

 

Le scénario de ce film d’animation :

Pour Manny le mammouth, Sid le paresseux et Diego le tigre à dents de sabre, la vie est beaucoup plus douce depuis que les glaces fondent et que la température remonte. Mais les problèmes ne sont pas terminés pour autant !

Manny rêve de fonder une famille, mais Ellie, la toute dernière femelle de son espèce se prend pour un opossum... Plus grave encore, un immense barrage de glace qui retient l'océan est sur le point de se rompre sous l'effet du réchauffement climatique (déjà !) et menace d'engloutir leur petit coin de paradis.

Leur unique chance de survie se trouve à l'autre bout de la vallée...

 

La transcription pour piano ne trahit pas la version orchestrale.

Les meilleurs interprètes s’y sont essayés avec succès. Notamment Mathieu Cameron, Sagy Segal et Boris Bérezovsky sans compter avec une originale transcription pour orgue de David Magda et ce soir, en « live » Michel Chanard  qui leur succèdera non sans un égal talent.

 

– Pirate des Caraibes (2003) Musique de Klauss Badelt – Thème -

 

Il s’agit d’une franchise de médias cinématographique sur la piraterie produite par Jerry Bruckheimer et Walt Disney Pictures.

Elle est composée de cinq films réalisés entre 2003 et 2017.

Johnny Depp y interprète le rôle du capitaine Jack Sparrow lors de la présentation de La Fontaine de Jouvence au Festival de Cannes en 2011.

 

Le compositeur Klauss Badelt a commencé sa carrière musicale par la création de bandes originales pour le cinéma.

En 1998, il est invité par Hans Zimmer (nommé à l'Oscar de la meilleure musique de film) pour travailler à ses côtés, dans le studio de celui-ci à Santa Monica.

 

C’est en 2003 qu’il a composé la bande originale de Pirates des Caraïbes : La Malédiction du Black Pearl dont le thème sera repris par de nombreux interprètes dont Léo Luciani et Jarrod Radnich

 

Gert Van Hoef en donnera une magnifique improvisation à l’orgue.

 

La très belle musique traduit la substantifique moelle de ce film d’aventures et de mystères.

Un rien poétique, elle traduit l’activité débordante des pirates. Même si on est loin du style des partitions symphoniques traditionnelles. Certains puristes l’ont qualifié, par extension, de fonctionnelle, en somme adaptée aux exigences du film.

Cependant même si on est loin d’une grande musique épique on ne peut qu’être sensible à l’atmosphère réelle et haletante restituée par le tempo presto (pressé et très rapide) mentionné sur la partition.

 

Très applaudis les intervenants ont été invités par les spectateurs à présenter un « bis » qui préludait un apéritif dînatoire préparé comme à l’accoutumée par Mina assistée de sa fille Awatef.

 

Sur la terrasse et dans la douceur de cette soirée d’automne, chacune et chacun devaient ensuite et longuement échanger leurs impressions.

 

 

 

Michel Chanard et Bernard Vadon en répétition ...

Rédigé par Bernard Vadon

Publié dans #J - 2 - B ( Journal )

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