A la Mamounia de Marrakech : si le groupe "Chico and the Gypsies" m'était conté !
Publié le 6 Novembre 2017
Un bel hommage à un épisode inoubliable de l'Histoire du Maroc ...
Manifestement, le chiffre trente est mythique dans le monde des arts. Singulièrement celui de la variété.
On pourrait en tout cas le penser.
Trente ans, ce fut un temps celui du « Danseur de Charleston » avec, en filigrane, la silhouette caractéristique de Philippe Clay :
« Qu’est-ce que t’en penses. Regarde-moi bien. Tu me trouves l’air France mais il fallait me voir. Danser le charleston. Quand j’avais trente ans. A Cannes au Carlton. Ce gentleman un peu noir …
De Bamboleo à Laayoune Aynia
Trente ans c’était aussi et dernièrement un anniversaire de circonstance à Marrakech au casino de la mythique Mamounia.
L’ombre d’André Paccard - le décorateur venu d’Annecy et investi par le roi Hassan II pour redonner un certain éclat à ce qui fut, à l'origine, la propriété du sultan Sidi Mohammed Ben Abdellah - planait, l’autre soir, au-dessus des tables de jeux investies par les accrocs de la roulette et autres Black-Jack plus attentifs à l’apparition sur leur écran du chiffre de la chance que de l’ambiance créée à deux pas des tables de jeux. Laissant à l’autre partie de l’assistance le soin de goûter, en fins connaisseurs pour la plupart, le répertoire du groupe "Chico and the Gypsies"..
En effet, l’événement concernait aussi ce dernier qui, l’an dernier, gratifiaient ses admirateurs de tous âges d’un nouvel album intitulé « Color 80’s » couronnant quarante années de carrière, un cadeau musical revisitant une dizaine de tubes des années 1980. Notamment, le titre comptant parmi les « standards » et intitulé « Bamboleo ».
Comment ne pas profiter de cette opportunité pour parler d’un autre et exceptionnel anniversaire historique marocain, en l’occurrence, il y a quarante ans et à l’initiative du Roi Hassan II, la fameuse et inoubliable "Marche Verte" immortalisée par la phrase aujourd’hui légendaire pour le peuple marocain et la paix : Laayoune Aynia.
Pour s’unir à cette belle action Chico et son groupe ont musicalement célébré, sur un récent CD, ce grand moment de l'Histoire du pays.
Envoyé spécial pour la paix.
Nous ne reviendrons pas sur certains épisodes dramatiques ayant ponctué le parcours du fondateur des Gypsy King, formation qu’il propulsa en qualité de producteur, de directeur artistique et de co-auteur de la plupart des titres du groupe, au firmament de la variété internationale.
Ce natif d’Arles, en France, d’une belle humilité et disponibilité pour ses admirateurs, fonda son propre groupe en 1992 et le baptisa « Chico and the Gypsies ».
Depuis, ces musiciens, adulés depuis longtemps par Brigitte Bardot mais également par d'autres célébrités, n’ont de cesse de parcourir, inlassablement, la planète au rythme de concerts illustrant leur singularité musicale.
Un style où se mêlent harmonieusement les influences d’une certaine forme de modernité musicale et celles d’une culture savamment, et quasi religieusement, entretenue au sein de ces clans pour lesquels la musique, leur musique, est une seconde nature.
Le charismatique Chico se produisit – en 1994 - en Norvège, à l’invitation des Nations Unies, à l’occasion du premier anniversaire du traité de paix d’Oslo aux côtés de Harry Belafonte et de Montserrat Caballé.
Une démarche artistique et humaniste qui incitera le directeur général de L’UNESCO à le nommer, le 9 mai 1996, « envoyé spécial de l’UNESCO pour la paix ». Le commandant Cousteau l’assistera en qualité de parrain. Une fonction honorifique qui perdure.
Depuis plus de 20 ans, le groupe « Chico and The Gypsies » se produit dans le monde entier et participe à des soirées et autres rencontres musicales de Paris à New-York en passant par Tokyo, Moscou, Beyrouth et Dubaï.
Pour ajouter à sa notoriété et à ses qualités, Chico a été fait Chevalier des Arts et des Lettres et, depuis l’année dernière, Chevalier dans l’Ordre de la Légion d’Honneur, une nomination officiellement concrétisée sous les ors et les lambris du Palais de l'Elysée par François Hollande alors Président de la République Française.
Bernard Vadon