De "Daisy de la Boétie" aux "Chevaux du Sahara" en passant par le général E. Daumas et l'Emir Abd El Kader.

Publié le 23 Juin 2017

Daisy de la Boétie pourrait modestement revendiquer sa descendance arabe à l'instar de l'étalon superbement monté par l'Emir sous l'oeil admiratif du général E. Daumas, lui aussi fin cavalier formé à la prestigieuse Ecole de cavalerie de Saumur
Daisy de la Boétie pourrait modestement revendiquer sa descendance arabe à l'instar de l'étalon superbement monté par l'Emir sous l'oeil admiratif du général E. Daumas, lui aussi fin cavalier formé à la prestigieuse Ecole de cavalerie de Saumur
Daisy de la Boétie pourrait modestement revendiquer sa descendance arabe à l'instar de l'étalon superbement monté par l'Emir sous l'oeil admiratif du général E. Daumas, lui aussi fin cavalier formé à la prestigieuse Ecole de cavalerie de Saumur
Daisy de la Boétie pourrait modestement revendiquer sa descendance arabe à l'instar de l'étalon superbement monté par l'Emir sous l'oeil admiratif du général E. Daumas, lui aussi fin cavalier formé à la prestigieuse Ecole de cavalerie de Saumur

Daisy de la Boétie pourrait modestement revendiquer sa descendance arabe à l'instar de l'étalon superbement monté par l'Emir sous l'oeil admiratif du général E. Daumas, lui aussi fin cavalier formé à la prestigieuse Ecole de cavalerie de Saumur

 

 

Deasy de la Boétie, c’est le nom de baptême improvisé que nous avons spontanément souhaité donner à cette jeune, sympathique et docile jument arabe rencontrée au hasard de notre marche quotidienne, à l’ombre de l’oliveraie du domaine de la Menara, à Marrakech. Vous avez dit atavisme ?

Vous lirez pourquoi plus avant dans ce texte.

 

Quelques carottes apportées chaque jour – à elle, comme d’ailleurs à d’autres de ses congénères occupant cet espace sauvage, sans oublier les chameaux et autres dromadaires, tous très familiers et en l’occurrence demandeurs, se disputant de maigres touffes d’herbe réchappées de la canicule ou se régalant des feuilles parfumées des oliviers en attendant que leurs propriétaires, faisant commerce de promenades avec les enfants de passage, ne leur donnent une ou deux brassées d’herbe fraîchement coupée sur les terres de la Menara toute proche. Ce n’est certes pas le régime des haras royaux mais nos amis ne sont pas malheureux. C’est bien l’essentiel.

 

Captivants et mythiques

Deasy de la Boétie – un nom qui lui convient car, tant son port de tête que sa présentation naturelle et spontanée rappellent ceux de chevaux autrement mieux lotis dans quelques haras ou carrières de l’ex-empire chérifien

A l’instar d’une incontestable descendance arabe, notre Deasy de la Boétie affiche une robustesse et une vivacité qui ne manquent pas de la distinguer du commun équin.

Ces fameux barbes ou encore captivants et mythiques chevaux d’Orient. Et lorsqu’à chacun de nos départs, Deasy lance à notre adresse un puissant hennissement non sans le faire précéder de ce hochement de tête caractéristique des chevaux dressés, nous savons, comme d’ailleurs pour tous nos autres protégés, que notre persévérance à les rencontrer chaque matin est appréciée. Et se nourrit de lendemains renouvelés.

 

L’occasion en tout cas de plonger dans la grande histoire équine avec, notamment, « les Chevaux du Sahara » un livre de référence mais aussi un grand classique. Mieux, un chef-d'oeuvre tel que la littérature équestre en produit peu. Un livre que tout homme de cheval devrait connaître comme le conseilla en son temps Mennessier de la Lance, auteur d’une célèbre biographie hippique.

 

Un précieux recueil

C’est en 1851 que mon arrière-arrière grand père, le Général Melchior-Joseph-Eugène Daumas, Conseiller d’Etat, Directeur central des Affaires arabes à Alger puis Directeur des Affaires de l’Algérie au Ministère de la Guerre, fit paraître, entre autres livres traitant des moeurs et traditions arabes, cet ouvrage consacré aux ''Chevaux du Sahara''.

Un remarquable et précieux recueil d’observations que l’officier supérieur de Saumur, attentif et ouvert, a recueilli en Afrique du Nord sur les chevaux ''orientaux'' et les traditions hippiques des Arabes.

 

Au terme de ce long travail d’entomologiste, il eut la judicieuse idée d'adresser un exemplaire de ses écrits à son ennemi d'hier – l’Emir Abd el Kader - à l’égard duquel il avait nourri, au fil de longs mois de confrontations guerrières sur le terrain, une profonde et durable estime, sinon, une vive admiration.

 

L'Emir - que le général avait été chargé d’accueillir, à Toulon, sur la terre de France après sa reddition en Algérie et dont il refusa d’être le geôlier - était non seulement un fin politique,  éminent juriste et religieux cultivé mais aussi et surtout un cavalier exceptionnel, remarqué et remarquable, qui se distinguait par sens peu commun de l’hippologie.

L'Emir Abd el Kader accepta l’ouvrage et par retour lui communiqua, chapitre par chapitre, ses commentaires.

 

A terme, l’enrichissement est tel que le général Daumas, nommé entre temps Conseiller d'Etat et Directeur des Affaires de l'Algérie, décida, en 1853, de rééditer son livre complété abondamment par les remarques de l'Emir Abd el Kader.

 

Cet ouvrage, dont l’original est quasiment introuvable, constitue une véritable anthologie de l’hippologie arabe.

De la même veine que deux autres classiques du XIVème siècle écrits, l’un, par Abou Bekr Ibn Bedr, écuyer et hippiatre égyptien qui était au service du sultan El-Nâcer et l’autre, «La parure des cavaliers et l’insigne des preux » par Ali Ben AbderrahmanHodeil El Andalusy réédité, comme d’ailleurs « Les chevaux du Sahara », par les Editions du Patrimoine Frontispice.

Quand je parlais d’atavisme !

 

Bernard VADON

Rédigé par Bernard Vadon

Publié dans #J - 2 - B ( Journal )

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