CHRISTIANE, FRANCOIS, NICOLAS, JACQUELINE, LUDOVINE ET LES AUTRES : « COMPRENNE QUI VOUDRA ! »

Publié le 4 Février 2016

Paul Eduard : comprenne qui voudra ...

Paul Eduard : comprenne qui voudra ...

Deux personnalités ont émergé ces derniers jours du magma politico social. On pourrait en ajouter un troisième, et non des moindres, en la personne du président de la république. Notamment dans la séquence quelque peu empoisonnée, à savoir l’exercice du droit de grâce … une coutume qui ne déroge pas à l’ancestral pouvoir royal visant, entre autres, à décider de la vie ou de la mort d’autrui.

Pour ce qui est de l’attitude du président dans ce cas spécifique et qui ne demandait pas tellement à se masturber les méninges à satiété, les choses sont enfin (ou en passe de l’être) réglées.

Un cas qu’on ne peut décemment classer avec d’autres qui ne suscitent pas forcément la mansuétude présidentielle. Quoique.

La triste affaire, il y a quelques années, de Gabrielle Russier (qui inspira finalement l’émouvant film « Mourir d’Aimer ») cette professeure de français accusée - là encore dans des conditions singulières - d’avoir attenter au droit et au respect d’un mineur au demeurant consentant, marqua profondément l’opinion et mit en évidence la pensée du président d’alors fraichement élu.

Il s’agissait de Georges Pompidou. Une autre dimension intellectuelle et présidentielle.

Mais bref, « Comprenne qui voudra … » et qui cita tout simplement Paul Eluard en marge de ce suicide dramatique.

C’était en 1969 mais revenons en ce mois de janvier 2016.

LEGITIME DEFENSE

Autre temps mais un sujet qui n’a pas pris une ride au rayon justice. Jacqueline Sauvage en est la bien malheureuse héroïne.

Au terme de tergiversations pénibles en dépit d’un dossier dont nos soit disant bons juges et jurés sont aujourd’hui maris et vexés qu’on fasse table rase de leur jugement basé sur le seul droit mais sourd à d’élémentaires principes humanistes.

Pour eux, la justice est passée il n’y a plus rien à voir !

Eh bien non !

Pour une fois, le pouvoir a fait véritablement justice. Et la singularité du cas de Mme Sauvage ne méritait pas autre chose. Formons simplement le vœu qu’à présent et en suivant la notion de légitime défense soit repensée plus intelligemment et surtout plus humainement.

Qu’il ne faille pas attendre d’être mort pour avoir le droit de se défendre.

Si Mme Sauvage, certainement à son corps défendant et sans intention de donner la mort, n’avait pas profité d’un moment d’inattention et d’un retournement inopiné de son bourreau c’est assurément elle qui serait passé de vie à trépas.

La légitime défense, un groupe de mots aussi complexe que la façon tordue – aux yeux de la loi qu’en certaines circonstances il vaut honnêtement mieux détourner - de l’appliquer.

Que la justice soit torpillée ce n’est que … justice (qui n’a pas eu à subir les turpitudes de cet autre pouvoir occulte parfois dévoyé … je parle en connaissance de cause).

Indépendamment de l’impayable Christine Boutin qui s’est offusquée de cette grâce, un cap important (pour ce qui concerne Mme Sauvage) a donc été franchi mais cette dame dont la vie et celles de ses enfants ont été détruites par un malade mental, devra encore attendre (allez encore savoir pour quelle raison de droit emberlificoté) des semaines, sa libération physique.

Encore un peu de courage Monsieur le président !

GRANDGUIGNOLESQUE

Voilà pour le volet justice que Mme Christiane Taubira a tenu au chaud le temps de « résister en ne restant pas ! » Jolie formule dont l’ex-garde des sceaux a le secret.

Une petite virée à bicyclette façon Yves Montand dans une de ses chansons et un embarquement, non pas pour Cythère, mais pour New-York. Cité mythique à laquelle elle a réservé ses confidences (foi de bonne citoyenne) avant de dévoiler en Espagne (encore bravo pour le made in France) son brûlot en forme de secret de polichinelle.

Il ne manquait plus que le refrain du célèbre et drôle Jean-Marc alias Jeff Panocloc (« je vous emmerde ») et le tour était magnifiquement joué.

Tout ne va donc pas si mal au royaume des ministres de la république française.

Ainsi, dans le quasi même temps, une certaine droite (pas forcément la plus intelligente dans un pays où on a coutume de dire qu’elle n’a pas inventé le fil à couper le beurre) a pris possession de la rue, emmenée par une certaine Ludovine, présidente de « La Manif pour tous » pour célébrer, avec un rare sens de la non miséricorde, le départ de celle qui leur magnifiquement fichu dans la tête un fracassant « mariage pour tous » (appellation pour le moins maladroite sinon stupide) avatar de société dans laquelle une simple « union civile » aurait plus avantageusement et discrètement fait l’affaire.

Bref, dans ce tableau grandguignolesque, il ne manquait que Nicolas (Sarkozy) qui, à l’instar de ses adversaires en politique, a donné de la plume (Bernard Pivot, s’il officiait encore, aurait du pain sur la planche) pour dire et redire tout ce dont tout le monde se fiche (idem pour les autres d’ailleurs) en revenant notamment sur certaines de ses prises de position dont celle relative au fameux mariage pour tous.

Il n’en fallait pas plus pour que sainte Ludovine Dutheil de la Rochère née Mégret d’Etigny de Sérilly (n’en jetez plus la cour est pleine !), ses copines et ses copains en religion sexuelle hurlent gaiment ( !) sur l’air du « vade retro satanas ».

Quant au parjure de circonstance, ce cher Nicolas vendu aux socialos, il n’aura, selon ces excités de circonstance, qu’à bien se tenir car son avenir présidentiel est, à cette heure et pour eux, bien compromis.

Vous avez dit miséricorde ?

Que leur importe par ailleurs que la papauté, autrement plus intelligente et, en tout cas, plus réfléchie, leur dame le pion en déplaçant le propos sur le plan politique au détriment du confessionnel en impliquant astucieusement les catholiques laïcs et non plus seulement les prélats.

Le spectacle récemment offert sur le thème du mariage pour tous par les italiens concernés est révélateur de l’enfermement intellectuel de certains radicaux sinon bornés.

Je me refuse à y ajouter la notion autrement forte de spiritualité, sous entendu, incitation à l’espérance et à la libération.

Enfin, qu’est ce que c’est que cette histoire de valeurs non négociables ?

Les mentalités et partant les sociétés ont évolué. Quelques poches de résistance mentalement stériles ne feront pas avancer le schmilblick, ce néologisme à peine prononçable inventé par le génial Pierre Dac.

En conclusion, on ne peut pas reprocher au pape François, entité morale et spirituelle incontestable, de ne pas rester fidèle à ses convictions profondes et surtout de ne pas oublier sa merveilleuse et courageuse réplique à des journalistes un peu trop malicieux lui posant la question piège quant à ce qu’il pensait des « gays » :

« Qui suis-je pour juger ? »

Bernard VADON

Pas très relevée et fine mais finalement une réponse que n'aurait pas renié Rabelais. En somme, un cri du coeur bien dans la mouvance républicaine française fatiguée par les manifs pour rien et les politiciens tous confondus.

Comme dirait Georges Pompidou par la voix de Paul Eluard ; "comprenne qui voudra" dans cette pantomime républicaine
Comme dirait Georges Pompidou par la voix de Paul Eluard ; "comprenne qui voudra" dans cette pantomime républicaine
Comme dirait Georges Pompidou par la voix de Paul Eluard ; "comprenne qui voudra" dans cette pantomime républicaine
Comme dirait Georges Pompidou par la voix de Paul Eluard ; "comprenne qui voudra" dans cette pantomime républicaine
Comme dirait Georges Pompidou par la voix de Paul Eluard ; "comprenne qui voudra" dans cette pantomime républicaine
Comme dirait Georges Pompidou par la voix de Paul Eluard ; "comprenne qui voudra" dans cette pantomime républicaine
Comme dirait Georges Pompidou par la voix de Paul Eluard ; "comprenne qui voudra" dans cette pantomime républicaine

Comme dirait Georges Pompidou par la voix de Paul Eluard ; "comprenne qui voudra" dans cette pantomime républicaine

Rédigé par Bernard Vadon

Publié dans #J - 2 - B ( Journal )

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