Après le sommet des Nations Unies sur le climat, le pari de …Paris !
Publié le 29 Octobre 2015
Utopie ou réalité, demain sera-t-il un autre jour ?
Après New-York et le sommet des Nations Unies sur cette grave question, c’est vers Paris que se portent déjà tous les regards. Cette 21ème édition de la conférence des parties –la COP21 – qui se tiendra dans la capitale française du 30 novembre au 11 décembre prochain découvrira t-elle enfin de vraies et concrètes réponses aux questions qui, de plus en plus, angoissent la société humaine ?
Retour sur un texte déjà élaboré il y a quelques mois sur ce même site.
L’espoir de ne pas voir ressortir une fois encore de ce rassemblement exceptionnel une mauvaise version de « Autant en emporte le vent ! » … En l’occurrence, celui porteur de ces promesses dont on sait, malheureusement, qu’elles font parfois les imbéciles heureux ! Question aujourd’hui encore récurrente.
Ainsi, de New-York à Paris en passant par les grandes capitales et autres villes du monde entier, les marches blanches ont-elles incité à prendre conscience de lendemains qui risquent, un matin, de ne plus chanter. Au moins pour les générations montantes.
Jusqu’à l’Eglise de Rome qui s’est responsabilisée. Notamment par la voix du pape François (sensibilisé plus que tout autre par ces origines franciscaines … on connaît l’amour sinon la dévotion de Saint François pour tout ce qui touche à la nature et à ceux qui la peuplent) invitant récemment « à se convertir à un développement qui respecte la création » et qui n’a pas dérogé à ce devoir d’homme citoyen.
Les actions initiées par l’Eglise ne manquent pas :
Du Bangladesh - où Caritas s’implique dans la plantation de milliers d’arbres pour enrayer la déforestation - au Brésil et singulièrement en Amazonie avec la défense de la forêt et de ses habitants, en passant par Constantinople où le patriarche Bartholomée a récemment attiré l’attention des chrétiens sur la défense de l’environnement mais aussi au Canada avec la dénonciation des gaz de schiste par les évêques canadiens sans oublier bien sûr le Saint-Siège qui exhorte l’industrie mondiale à respecter les peuples autochtones … en clair, une importante et large mobilisation générale et interreligieuse des autorités et communautés concernées.
LE MONDE A T-IL PERDU LE NORD ?
Pour les 120 Etats participant alors à ce sommet ce fut – on peut l’espérer - une bonne occasion de comprendre que gouverner c’est prévoir au même titre qu’il vaut mieux tenir que courir. Des dictons dont on sait pertinemment qu’ils ont la vie dure.
Mais quelque part on ne peut que se réjouir du contraire – si tel était enfin le cas - dans la mesure où ce serait aussi un moyen de ne pas trop désespérer non plus de la simple bonne volonté mais de l’intelligence. Surtout, lorsque le présent, et plus encore l’avenir, n’encouragent pas actuellement au grand bonheur. Le moins qu’on puisse dire !
Loin de moi l’idée de mettre en évidence des situations difficiles comme c’est actuellement le cas et aller dans le sens de la théorie de certains exégètes en la matière, prônant – ils n’ont pas entièrement tort - le fait que le monde a perdu ses repères et que la boussole commandant la raison a quelque peu perdu le Nord.
Bref, au-delà des faits répercutés par une médiatisation exacerbée et cependant toutes proportions gardées, il faut bien convenir que par les temps qui courent tout n’est pas pour le mieux dans le meilleur des mondes :
Le climat qui conditionne en partie notre quotidien n’est pas en reste qui bouscule quelques idées reçues et laisse à la nature le dernier mot via quelques caprices et intempéries parfois dramatiques : tsunamis et autres bourrasques et cyclones dévastateurs, tremblements de terre avec, en prime, de terribles et catastrophiques inondations.
Autant de signes attestant de ce que la planète communément dite bleue est tombée dans un chaudron infernal qui met à rude épreuve le temps immémorial des saisons favorisant paradoxalement un courant froid dans les zones communément chaudes et réchauffant, en revanche, des contrées traditionnellement froides.
Le monde à l’envers dans l’attente de voir la terre basculer sur son axe.
GOUVERNER C’EST AUSSI PREVOIR
Loin de nous la tentation d’adhérer aux prophéties de l’extrême même si certaines situations leur donnent parfois raison par la réalité de nos malheurs présents et, qui sait, l’angoisse de la dernière heure arrivée.
Gouverner c’est aussi et surtout prévoir écrivions-nous précédemment. Je dirais, en son sens le plus large et le plus démocratique qui soit, que cette gouvernance incombe à chacun de nous et non pas seulement à quelque leader si recommandable et honnête soit-il.
Un examen de conscience s’impose quant à la façon de reconsidérer nos mauvaises habitudes en ne faisant pas la part belle à la facilité.
En prenant aussi et particulièrement en compte le fait que le progrès nous a gratifié d’une qualité de vie au fond pas tellement négligeable en matière de confort et d’aisance quotidienne. Qu’en avons-nous fait ?
Malheureusement, et nous le savons bien, la notion même de qualité au sens large du terme est aujourd’hui profondément dévoyée.
Chacun se déchargeant sur l’autre de tous les dérapages qui affectent notre monde économique, social et culturel.
LA REALITE EST AU TEMPS PRESENT
Pourtant, dans cette course contre la montre à la recherche d’un équilibre perdu, il se trouve encore quelques femmes et hommes responsables et lucides pour tirer la sonnette d’alarme et saisir toutes les opportunités pour dénoncer le laxisme général en matière d’irrespect total de l’environnement.
Pourfendeurs des théories en opposition à tout ce que la nature nous offre pourtant de meilleur en ne laissant pas systématiquement la part belle au seul profit.
Alors, je me suis une fois encore surpris à rêver depuis la fenêtre de mon bureau sur ce verdoyant spectacle campagnard offrant ses vallonnements gracieux caressés par les eaux à peine tourmentées du Gave, en contre-bas des Pyrénées au cœur desquels s’imbriquent, à perte de vue, les champs d’herbe et de maïs impeccablement tondus et lissés pour le plus grand bonheur de myriades de volatiles de toutes espèces.
Et si le véritable bonheur s’exprimait justement dans ces instantanés et pas forcément dans des prospectives à long terme dont on nous rebat actuellement et sur tous les tons les oreilles ?
La réalité est plus au temps présent qu’à celui du futur.
Une réalité qui en appelle au respect de soi et des autres. Et par voie de conséquence naturelle à notre environnement.
Aussi, ne fait-il aucun doute que la façon dont on résoudra au plus tôt les problèmes actuels conditionnera la qualité de nos lendemains.
En d’autres termes, demain sera-t-il vraiment un autre jour et le pari de Paris sera t-il gagné ?
Bernard VADON