REQUIEM POUR LA PLANETE TERRE
Publié le 4 Décembre 2014
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Le soleil est descendu derrière la colline,
Longue presqu’île noire sur le ciel gris bleu.
La nuit s’allonge sur la mer.
La lumière blanche de l’écume a la couleur de l’aube …
…. Pour moi tu as aimé les oiseaux du jardin
Où les fleurs du chagrin sont écloses à l’été.
Pour moi tu as aimé la longue plage blanche
Où les poissons empoisonnés viennent agoniser
Longue plage de sable blanc où les coquillages sont enterrés ;
Longue plage de sable blanc où la folie des hommes
Compose un requiem pour la planète.
Sur Key Largo abandonné une pluie chaude et serrée
Impénétrable et sombre se mélange à la mer;
Un éclair aveugle le cœur de l’orage
Et transperce à nouveau
Le puzzle floconneux et mouvant.
Les feuilles s’imprègnent de l’averse.
Le soleil fatigué n’efface plus les traces du déluge.
Des cyprès géants déchirés par la tempête
Dressent leurs formes déchiquetées
Sur un ciel blanchi par la chaleur de midi.
Le soleil plombe les marécages.
Sous la poussée du vent, les arbres, aux troncs torturés,
Courbent leurs têtes roussies sous les nuages de la mort.
Florilège de tempêtes cycloniques
Qui dévorent le temps en interrogations
Et s’écrasent en lendemains incertains.
Sur la planète terre qui se meurt
L’herbe porte la poudre jaune des pourritures végétales
Sur un monde désespéré où le berger de la nuit
Cherche sans plus le trouver le pourquoi de la vie
Les dunes du désert
Blanchissent sous la lumière rose du levant
La palmeraie griffe le ciel pervenche
Et la mer, derrière les dunes,
Trahie sa présence en bouffées d’iode
Portées par la brise matinale.
Dans le silence de l’aube naissante
Le bleu, le vert et le blanc colorent les souvenirs
De la planète terre immolée.
Bernard VADON