LE MAROC EN « PRIME TIME » EN PAYS BEARNAIS
Publié le 12 Novembre 2014
Le Maroc …stratégiquement impliqué a fait du tourisme une évidence économique incontournable. Il ne l’ignore pas et ses atouts majeurs et divers sont autant de prétextes à nourrir tous les espoirs en la matière. Pau n’est pas en reste dans ce pari audacieux mais captivant.
Via la compagnie aérienne « Air Arabia » le Maroc s’apprête à créer une escale – en octobre prochain – à Pau, en pays du Roi Henri IV.
Via la compagnie aérienne « Air Arabia » le Maroc s’apprête à créer une escale – en octobre prochain – à Pau, en pays du Roi Henri IV.
Le Maroc … du nord au sud, son chapelet de kasbahs inexpugnables et ses cités impériales, de Rabat à Fès en passant par Marrakech, sans oublier Casablanca la capitale économique en titre.
Le Maroc… sa géographie exceptionnelle, de la mer au désert en passant par l’Atlas dominant et riche de tout ce qui fait le plaisir des yeux.
Le Maroc …spectacle naturel d’exception avec ses oasis et ses plaines verdoyantes, au relief parfois tourmenté, en passant par le Piémont au même titre que celui du nord-ouest italien, la terre nourricière, exemple de passerelle écologique façonnée par des siècles d’érosion. Décor onirique où se faufilent des langues d’eau parfois impétueuses selon les saisons.
Le Maroc… sa variété climatique et ce soleil capteur d’énergie qui faisait dire au Maréchal Lyautey :
«C’est un pays froid où le soleil est chaud ! »
Tout un programme pour les sensations !
Le Maroc… sa diversité sociale et locale, ses souks au cœur du Haouz en lisière désertique et à même le sol où les marchands se disputent la plus infinitésimale parcelle de terre.
CENT ANS DE CREATION
Le Maroc… un patrimoine artistique et culturel bien réel récemment sanctuarisé sur le thème de « Cent ans de création au Maroc » par S.M. Mohamed VI - amateur éclairé d’art moderne - à l’occasion de l’inauguration, à Rabat, d’un musée qui, d’ailleurs, porte son nom.
Il se trouve bien, en filigrane de temps d’exception, quelques trouble-fête pour stigmatiser perfidement un projet somme toute louable même s’il n’a pas été fait appel – comme le remarquent certains observateurs – à quelques « pointures » architecturales telles que Franck Gehry ou autre Pey qui ont, c’est vrai, admirablement sévi, le premier à Bilbao, le second à Paris laissant la part marocaine à Karim Chakor.
Cela dit, le jeu en valait la chandelle et nous ne serons pas les derniers à nous féliciter du respect environnemental des concepteurs fidèles au style Lyautey qui a sa place, n’en déplaise à certains pisse-vinaigre, au sein du patrimoine universel au même titre que l’imposante Koutoubia et les remparts de Marrakech sans oublier la magique et mystérieuse Essaouira ou Tassourte (en amazigh), « la bien gardée » ou « la bien dessinée ». Essaouira ou encore Mogador admirablement conçue pour contenir les fureurs hivernales de l’Atlantique.
Tetouan, Assilah et encore Essaouira – la liste n’est pas exhaustive -terres d’élection d’artistes peintres, témoins souvent imaginatifs et spontanés faisant de leurs toiles un exutoire singulier. Réceptacles authentiques et originaux de sentiments mystiques et secrets aux antipodes d’un académisme restrictif et contraignant. Un monde et une histoire où se conjuguent harmonieusement, mais étrangement aussi, le rêve et la réalité.
FORCE TRANQUILLE
Le Maroc …autant de facteurs qui en font une destination touristique et culturelle privilégiée parce qu’aux portes de l’occident.
Le Maroc … qui s’emploie à pallier les conséquences résultant du déséquilibre financier international tout en s’adaptant au nouvel ordre mondial dicté par une clientèle de plus en plus exigeante parce que de plus en plus sollicitée.
Le Maroc … qui entend résister à une concurrence farouche et déterminée à gagner ses parts de marché.
Pour cette raison, les professionnels du tourisme sont sur la brèche, conscients des exigences de plus en plus intenses de la clientèle.
Le Maroc … où l’aérien est, si on peut dire, en première ligne et au cœur de la stratégie économique du pays. Il s’agit en effet de rallier les points sensibles en direction de l’Europe et particulièrement de la France, partenaire privilégié du royaume.
Une spécificité qui n’a pas échappé aux autorités du royaume dont Abderrafie Zouitene, aimablement mais à juste titre surnommé « la force tranquille du tourisme » aux commandes du puissant et influent ONMT (Office national marocain du tourisme).
Un homme dont on salue, outre le professionnalisme, une extrême courtoisie et une intelligence vive en communication et qui sait de quoi il parle (il fut le numéro deux de la RAM en qualité de directeur exécutif) et les résultats alors enregistrés par la compagnie témoignent de son sens des réalités.
ÉVIDENCE ECONOMIQUE
Depuis longtemps attendu, le développement des lignes aériennes destination Marrakech, au départ de la ville de Pau et de sa région économiquement très active, est en train de devenir réalité. Notamment, sous l’impulsion de la Chambre de Commerce et d’Industrie de cette ville (dans le sud-ouest de la France) désireuse - eu égard son potentiel d’hommes d’affaires et de touristes - de promouvoir des liaisons aériennes.
Pour ce qui relève du Maroc, les palois souhaitaient une ligne spécifique depuis Pau vers le royaume alors même que les passagers, dont un grand nombre de chefs d’entreprises mais aussi de touristes amateurs de séjours marocains, n’ont actuellement d’autres possibilités que d’aller prendre l’avion à Toulouse ou à Bordeaux … à prés de 200 kms de là !
Les arguments des initiateurs particulièrement motivés et porteurs de projets profitables aux deux pays semblent avoir porté leurs fruits puisque l’on apprend, non sans une grande satisfaction, que l’opérateur émirati « Air Arabia » aurait été pressenti pour assurer la liaison Pau-Marrakech sous la forme de deux rotations hebdomadaires assurées par Airbus A320. (1)
Dommage qu’il faille attendre encore un an (octobre 2015) pour que ce rêve devienne réalité.
En tout cas, ce nouvel exemple de la feuille de route proposée par les responsables du tourisme marocain, soucieux de restructurer la représentation marocaine à l’étranger et de pratiquer une communication en adéquation avec les outils offerts par la modernité informatique, est une invitation à l’élargissement des relations bi -latérales.
Pau « inventée » par les anglais - dont on connaît l’actuel pouvoir d’achat - et qui connaît sur les places étrangères une notoriété incontestable de par ses structures d’accueil en tous domaines présentant une plateforme aéronautique en développement permanent, peut devenir, pour le Maroc et singulièrement Marrakech, non pas un concurrent mais un partenaire à la mesure des exigences légitimes de la ville ocre édifiée aux portes du désert.
Une complémentarité également naturelle. Chacune des deux villes proposant un panorama montagnard d’exception : Pau et la chaîne impressionnante des Pyrénées ; Marrakech et le somptueux Atlas.
Le Maroc …stratégiquement impliqué a fait du tourisme une évidence économique incontournable.
Il ne l’ignore pas et ses atouts majeurs et divers sont autant de prétextes à nourrir tous les espoirs en la matière. Pau n’est pas en reste dans ce pari audacieux mais captivant.
Le Maroc … est-il à même d’abattre sa carte dans le jeu du mieux disant planétaire pratiqué dans cet Eldorado du 21ème siècle ?
La réponse à la question n’est certes pas facile.
En tout cas, le royaume tout comme la capitale du Béarn en connaissent le prix et s’emploieront à mettre tout en œuvre pour gagner la partie.
Bernard VADON
(1) Sources médias locaux.