Ces chevaux que j'aime ...
Publié le 9 Septembre 2014
Ces chevaux que j'aime ... ou, évasion littéraire sur le thème des derniers jeux équestres mondiaux en Normandie.
C'est un lieu commun que d'affirmer combien le cheval compte parmi les plus nobles conquêtes de l'homme dont il est le compagnon et mieux, au sens élevé du terme, le complice.
Une surprenante osmose que l'on constate au fil des plus anciennes civilisations.
Dans ma quête passionnelle et personnelle, les derniers jeux équestres mondiaux en marge - ce dernier récent week-end - notamment des finales du concours individuel de sauts d'obstacles sous le regard intéressé et enthousiaste de plus de 500.000 spectateurs (précisons que la Fédération sportive de France affiche la bagatelle de 700.000 licenciés) ont réveillé quelques souvenirs de lecture à la gloire du cheval et singulièrement rappelé quelques réflexions évoquées, à son propos, par les seigneurs du désert et notamment par celui qui suscite, pour bien des raisons d'ordre en partie familiales, mon admiration, à savoir l'émir Abd El Kader :
"Quand nos chevaux se précipitent en avant, ils ressemblent aux étoiles filantes lancées par les anges contre les démons.
"Ce sont des aigles montés par des lions féroces; l'éclair lui-même se fatiguerait sans pouvoir les atteindre. Tous, ils captivent les regards et font l'admiration des hommes de guerre.
"Les uns ont la couleur de minuit, quand, au firmament, il n'y a ni lune ni étoiles - noirs. La blancheur de leur front suffit pour éclairer la terre
"Les autres brillent d'un éclat doré - alezan. Ils ressemblent à la cornaline, rouge comme le sang qui sort d'une blessure.
"Ceux-ci sont des tisons en feu - bai brun. Ils sèment l'air de leurs étincelles. Leur démarche est fière : ils ont des oncles paternels et maternels qu'on cite dans nos tribus.
"Ceux-là, vous les prendriez pour des gazelles - isabelle à queue et à crin noirs. Par la longueur de leurs crinières, ils rappellent aux amoureux, blessés par la séparation, la longueur de la nuit.
"Et nos chevaux blancs ? C'est la monture des princes : quand l'aurore se montre, ils font pâlir la lune
Combien de fois l'ennemi n'a t-il pas fui devant nos buveurs d'air ?
"L'ardeur du soleil ne fait qu'animer leur course. Ils font voler la poussière et cette poussière forme un nuage qui amène l'obscurité en plein jour.
Ainsi, se décline le cheval Barbe ou cheval d'Orient auquel on accorde des qualités d'exception réservées à un animal à divers égards sacré.
Bernard VADON.