LA CROISSANCE EN BERNE !

Publié le 22 Juillet 2014

Est-besoin de dire combien il est intéressant, à certains moments de l’année choisis en fonction d’activités spécifiques personnelles, de marquer un temps d’arrêt dans la course effrénée et souvent plus négative que positive que nous impose une époque qui ne jure et surtout n’est motivée que par la croissance.

Mot économiquement mythique et propre à donner des cauchemars à tous les gouvernants de la planète.

Où sont passées ces fameuses « Trente glorieuses » expression que l’on doit à Jean Fourastié en référence aux trois journées glorieuses de 1830 qui coûtèrent son trône à Charles X de France également comte d’Artois.

Celles, en revanche, qui nous concernent propulsèrent, de 1945 à 1973, les membres de l’OCDE et singulièrement la France sur les sommets de la prospérité économique et commerciale.

Une époque bénie en économie de marché durant laquelle, le niveau de vie et le produit intérieur brut, connurent une exceptionnelle progression.

En pole position, le terme de croissance - un mot fétiche qui, selon le professeur Gilbert Rist, résonne comme une incantation - leitmotiv, ajouterons-nous, des leaders politiques d’aujourd’hui, et qui, après la guerre, s’imposa grâce à des mesures spécifiques liées notamment au travail des femmes, au baby-boom et à la hausse de l’espérance de vie mais aussi à la sécurisation des revenus, la création de la Sécurité sociale et celle des Allocations familiales, l’instauration des régimes de retraite ou encore, en 1950, la mise en place du SMIG.

Elles constituaient des innovations fortes qui portèrent leurs fruits dans un contexte difficile de sortie de conflit international grave.

Dans le secteur des loisirs, l’augmentation des congés payés fut également déterminante dans le développement d’une société qui découvrait une nouvelle conception de l’art de vivre.

En clair, la société dite de consommation commençait de naître en marge d’une légitime volonté des peuples d’échapper aux difficultés matérielles de toutes sortes. Même si, dans le même temps, on a préparé le lit d’un bonheur éminemment virtuel.

Résultat concret de cette politique novatrice, une croissance annuelle moyenne de 5,9 % après avoir atteint le chiffre record de 7,9 % laissant la part belle au Japon avec 10%.

De quoi alimenter aujourd’hui les rêves les plus délirants !

Certes, la crise pétrolière de 1973 a considérablement et gravement modifié la donne et découvert, dans le même temps, les effets pervers de l’Etat Providence.

Par ailleurs, côté consommateurs, il n’est pas évident de renoncer au caviar pour le remplacer par des substituts et de fait, en matière de discipline économique et sociale, il y aura toujours plus loin de la coupe aux lèvres.

En parallèle, la course au profit ne s’est pas pour autant ralentie et le déséquilibre est d’autant plus dramatique que le chiffre des pauvres s’est accru alors que, paradoxalement, les comptes en banque des nantis explosent.

Qui a parlé d’ordre nouveau ?

Entre les deux, la classe moyenne alimente en grande partie l’économie marchande, vache à lait corvéable et exploitable à souhait.

Une passerelle fragile qui risque chaque jour de s’effondrer.

Nous laisserons le soin de l’appréciation de ce phénomène géopolitique aux spécialistes.

Aux philosophes également auxquels on ne prête peut-être pas suffisant cas en ces temps de crise.

Ceux qui, à l’instar de Pierre Rahbi, surnommé le paysan philosophe, estiment que l’homme n’est pas né pour servir le produit national brut.

En écho, le poète chinois Pang Yun - au VIII ème siècle – nous invite à porter une attention sans visées aux actes les plus simples ajoutant que dans une société gloutonne, il ne s’agit finalement que de mettre en ordre nos affaires.

Le temps est-il venu de renoncer à des illusions qui conduisent à notre perte imminente par le fait de la décroissance accélérée des ressources naturelles laquelle provoquera, automatiquement, la décroissance de ces productions – armement, engrais chimiques ou publicité notamment - dont on croit, à fortiori, qu’elles nourrissent l’avenir du monde ?

Illusion grossière ou erreur d’aiguillage fatal.

Je ne peux m’empêcher d’en référer une fois encore au professeur Gilbert Rist :

« Combien de temps faudra t-il attendre pour que l’on reconnaisse que la croissance n’est qu’un faux dieu qui conduit l’humanité à la catastrophe ? »

Bernard VADON

Je ne peux m’empêcher d’en référer une fois encore au professeur Gilbert Rist : « Combien de temps faudra t-il attendre pour que l’on reconnaisse que la croissance n’est qu’un faux dieu qui conduit l’humanité à la catastrophe ? » Je ne peux m’empêcher d’en référer une fois encore au professeur Gilbert Rist : « Combien de temps faudra t-il attendre pour que l’on reconnaisse que la croissance n’est qu’un faux dieu qui conduit l’humanité à la catastrophe ? »
Je ne peux m’empêcher d’en référer une fois encore au professeur Gilbert Rist : « Combien de temps faudra t-il attendre pour que l’on reconnaisse que la croissance n’est qu’un faux dieu qui conduit l’humanité à la catastrophe ? »

Je ne peux m’empêcher d’en référer une fois encore au professeur Gilbert Rist : « Combien de temps faudra t-il attendre pour que l’on reconnaisse que la croissance n’est qu’un faux dieu qui conduit l’humanité à la catastrophe ? »